Xi Jinping a averti Joe Biden de ne pas „jouer avec le feu” à propos de Taïwan — Genève Vision, un nouveau point de vue

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« J’espère que la partie américaine comprend parfaitement cela », a ajouté Xi Jinping, cité par l’agence Chine nouvelle. Selon cette agence d’Etat, « les deux présidents ont estimé que leur entretien téléphonique avait été sincère et approfondi ».

De son côté, le président américain a souligné que la position des Etats-Unis sur Taïwan n’avait « pas changé », a fait savoir la Maison Blanche. Joe Biden a ajouté que « les Etats-Unis s’oppos(aient) fermement aux efforts unilatéraux pour modifier le statut ou menacer la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan », a ajouté dans un communiqué l’exécutif américain.

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Pékin menace d’annexer l’île démocratique de Taïwan, qu’elle considère comme une partie de son territoire à reprendre, par la force si nécessaire.

L’entretien téléphonique, cinquième sommet virtuel entre les deux responsables depuis que Joe Biden est devenu président il y a un an et demi, a commencé à 08h33 heure locale (14h33 en Suisse) et a duré plus de deux heures. Au final, les deux hommes se sont mis d’accord sur le principe d’une rencontre en personne.

Potentielle visite de Nancy Pelosi

Pékin et Washington étaient déjà en conflit au sujet du commerce. Les deux puissances mondiales s’opposent maintenant à cause de Taïwan.

Opposé à toute initiative qui donnerait aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres Etats, et donc contre la potentielle visite de Nancy Pelosi.

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Bien que des responsables américains se rendent fréquemment à Taïwan, Pékin considère qu’un voyage de Nancy Pelosi, l’un des plus hauts personnages de l’Etat américain, serait une provocation majeure.

Le général Mark Milley, le chef d’état-major américain, a déclaré à la presse que si Nancy Pelosi demandait « un soutien militaire », il ferait « le nécessaire pour assurer une conduite en toute sécurité » de ses affaires.

Mettre des « garde-fous »

Les tensions autour de ce voyage ne sont qu’une partie du problème. Les responsables américains craignent que le président Xi ne soit en train de réfléchir à l’usage de la force pour imposer son contrôle à Taïwan. Autrefois considérée comme improbable, une invasion, ou une autre forme d’action militaire, est de plus en plus considérée par les observateurs comme possible.

Les déclarations contradictoires de Joe Biden sur Taïwan – il a dit en mai que les Etats-Unis défendraient l’île, avant que la Maison Blanche n’insiste sur le fait que la politique d’ »ambiguïté stratégique » n’avait pas changé – n’ont pas aidé.

Bien que le président américain se targue d’une relation étroite avec Xi Jinping, les deux hommes ne se sont pas encore vus en personne depuis qu’il a pris ses fonctions, en grande partie à cause des restrictions liées au Covid-19.

Selon la Maison Blanche, le principal objectif de Joe Biden était d’établir des « garde-fous » pour les deux superpuissances, afin d’éviter un conflit ouvert en dépit de leurs différends et de leur rivalité géopolitique.

Joe Biden voulait « s’assurer » que soient ouvertes « les lignes de communication avec le président Xi sur toutes les questions, qu’il s’agisse de questions sur lesquelles nous sommes d’accord ou de questions sur lesquelles nous avons des difficultés importantes, qu’ils puissent toujours prendre le téléphone et se parler l’un à l’autre franchement », selon un porte-parole de l’exécutif, John Kirby.

ats/jfe

Incertitudes quant aux droits de douane

Interrogé sur une éventuelle levée par Joe Biden de certains des droits de douane de 25% imposés sur des milliards de dollars de produits chinois par l’ex-président Donald Trump, le porte-parole avait indiqué qu’une décision n’avait toujours pas été prise.

« Nous pensons (…) que les tarifs douaniers mis en place par son prédécesseur étaient mal conçus. Nous pensons qu’ils ont augmenté les coûts pour les familles et les petites entreprises américaines, ainsi que pour les éleveurs », avait-il affirmé, évoquant également les « pratiques commerciales préjudiciables de la Chine ».

Mais « je n’ai aucune décision à annoncer concernant les tarifs douaniers de la part du président. Il y travaille », avait conclu John Kirby.