Violents affrontements dans la mosquée emblématique d'Al-Aqsa de Jérusalem — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Dénonçant « un crime sans précédent », le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a appelé les Palestiniens de Cisjordanie occupée « à se rendre en masse vers la mosquée al-Aqsa pour la défendre ».

Celle-ci est située sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël. L’Esplanade est bâtie sur ce que les juifs appellent le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme.

Le ministre des Affaires civiles palestinien, Hussein al-Cheikh, a jugé que « le niveau de brutalité [de la police israélienne] nécessitait une action urgente palestinienne, arabe et internationale ».

La Jordanie, qui administre les lieux saints musulmans de Jérusalem a condamné « la prise d’assaut » de la mosquée et appelé les forces israéliennes à s’en retirer immédiatement, tandis que l’Arabie saoudite, a dit son « rejet catégorique » d’actions violant « les principes internationaux et les normes relatives au respect du sacré ».

Explosions de feux d’artifice dans la mosquée

La police israélienne a publié une vidéo montrant des explosions de ce qui semble être des feux d’artifice à l’intérieur du lieu de culte, et sur laquelle on devine des silhouettes lançant des pierres.

Sur une autre séquence vidéo de la police, on voit des agents antiémeutes avancer dans la mosquée en se protégeant des tirs de fusées avec des boucliers.

Les images montrent ensuite une porte barricadée, des batteries de feux d’artifice sur un tapis au sol, et des policiers évacuer au moins cinq personnes les mains menottées dans le dos.

Des images des affrontements dans la mosquée publiées par un journaliste du quotidien Haaretz à Jérusalem

רימוני הלם בתוך המסגד. נשארו שם כנראה כמה עשרות. pic.twitter.com/nLaatwB8qT

— نير حسون Nir Hasson ניר חסון (@nirhasson) April 4, 2023

Dans un communiqué, la police a dénoncé l’action de « plusieurs jeunes hors-la-loi et agitateurs masqués [qui] ont apporté à l’intérieur de la mosquée [al-Aqsa] des feux d’artifices, des bâtons et des pierres ».

« Ces meneurs s’y sont barricadés plusieurs heures après [les dernières prières du soir] afin d’attenter à l’ordre public et de profaner la mosquée », tout en y scandant « des slogans incitants à la haine et à la violence », ajoute le texte.

Plus de 350 arrestations

« Après de nombreuses et longues tentatives infructueuses de les faire sortir par le dialogue, les forces de police ont été contraintes [d’intervenir] pour les déloger dans le but de permettre la tenue [des premières prières de l’aube] et d’empêcher des troubles violents », poursuit la police.

Lors de l’intervention, « un groupe important d’agitateurs » a tiré des feux d’artifices et lancé des pierres à l’intérieur de la mosquée en direction des policiers, écrit encore la police, indiquant qu’un agent avait été blessé par une pierre à la jambe.

La police israélienne a annoncé mercredi matin avoir « arrêté plus de 350 personnes » lors des violents affrontements dans la mosquée Al-Aqsa.

Roquettes et raids aériens

Après l’annonce des affrontements à la mosquée Al-Aqsa, plusieurs roquettes ont été tirées du nord de la bande de Gaza en direction du territoire israélien. L’armée israélienne a fait état du déclenchement de sirènes d’alerte dans plusieurs zones urbaines israéliennes des environs de la bande de Gaza. Elle a précisé que cinq roquettes avaient été « interceptées par la défense antiaérienne » dans la zone de Sderot et que quatre autres roquettes étaient tombées dans des zones inhabitées.

L’armée a ensuite fait savoir que des avions de combat avaient frappé deux centres de fabrication d’armes du Hamas dans le centre de la bande de Gaza, « en riposte » à ces tirs de roquettes.

Le conflit israélo-palestinien a été aspiré dans un spirale de violence depuis le début de l’année après l’entrée en fonctions fin décembre d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël.

Les violences ont fait près de 110 morts depuis le début de l’année et ont repris pendant le week-end après un semblant d’accalmie observé depuis le début du ramadan, le 23 mars.

agences avec juma