Squid Game, K-pop ou fusée spatiale, la Corée du Sud orchestre son rayonnement international — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Au niveau musical, la planète a été submergée il y a quelques années par le phénomène Psy et son « Gangnam Style », qui reste l’une des vidéos les plus visionnées sur YouTube. Et cet ovni musical a ouvert une vague de succès pour la pop et le rap sud-coréens qui dure jusqu’à aujourd’hui. Le boys band BTS a ainsi créé la sensation en devenant en 2018 le premier groupe de K-pop à se hisser à la première place des ventes d’albums aux Etats-Unis.

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Plus récemment, la série Squid Game, et son exploitation violente des jeux pour enfants, a envoûté des millions de spectateurs à travers le monde sur la plateforme Netflix. Et la Corée du Sud ambitionne désormais de devenir l’un des leaders mondiaux des séries TV, après avoir déjà brillé dans les grands festivals de cinéma avec la Palme d’or à Cannes et l’Oscar du meilleur film pour Bong Joon-ho en 2019 avec son thriller anticapitaliste « Parasite ».

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Enfin, cette semaine encore, la première fusée spatiale 100% sud-coréenne a décollé et si la mission n’a pas été un succès total, elle inscrit le pays dans la course à l’espace et dans les nations au faîte de la technologie de pointe. Avec pour objectif de poser une sonde sur la Lune en 2030.

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Une omniprésence qui n’est pas due au hasard

De la cuisine à la K-pop, la Hallyu, terme employé pour désigner cette vague sud-coréenne, cette popularité de la culture et des divertissements du pays, ne semble donc pas près de s’arrêter.

Douzième économie mondiale, la Corée du Sud est devenue omniprésente dans les médias du monde entier, se positionnant comme un leader dans plusieurs domaines et surtout comme une des nations les plus avancées au niveau technologique.

Ce phénomène n’est pas un hasard, mais le fruit d’un long travail, explique lundi dans le 19h30 Antoine Bondaz, chargé de recherche Asie-Pacifique à la Fondation pour la recherche stratégique: « La Corée du Sud a suivi un développement extrêmement rationnel, c’est-à-dire qu’elle a misé beaucoup sur l’industrie lourde, puis sur les nouvelles technologies et, on le voit aujourd’hui, en quelques années, la Corée du Sud est devenue un leader sur la question des semi-conducteurs, et plus largement de l’intelligence artificielle et même des technologies vertes. »

Et le spécialiste de préciser que la Corée du Sud n’a jamais voulu se cantonner à la seule technologie pour rayonner: « On a vu également dans le domaine culturel une montée en puissance de la Corée du Sud à partir de la fin des années 1990 et du début des années 2000, avec un objectif clair: mieux faire connaître le pays, alors qu’il y avait à l’époque un déficit d’image. »

Une impulsion gouvernementale

Ce rayonnement est en premier lieu le résultat d’une impulsion gouvernementale: Séoul a travaillé pour renforcer son image face à ses voisins géants que sont la Chine, l’Inde ou le Japon, également très présents sur la scène internationale.

L’exemple spatial montre cette volonté d’exister en y mettant les moyens: le gouvernement n’a pas ménagé ses efforts et a délié ses finances pour se faire une place dans les nations de l’espace. Il a au final fallu une dizaine d’années pour développer la nouvelle fusée à trois étages, pour un coût de 2000 milliards de wons, soit environ 1,56 milliard de francs.

Et peu à peu, la Hallyu a changé l’image de la Corée du Sud dans le monde, qui n’est plus le seul pays des téléphones portables, mais celui d’une culture de pointe et des technologies futuristes. Et le gouvernement de Moon Jae-In entend poursuivre sur sa lancée pour améliorer les relations du pays avec les autres pays asiatiques. Et mettre ce soft power au service d’un rayonnement de plus en plus grand.

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La Corée du Sud pourrait devenir le nouvel eldorado des séries TV

Sujet TV: Estelle Braconnier et Pascal Jeannerat

Adaptation web: Frédéric Boillat