Dans ce contexte, les pays de l’Union européenne (UE) ont approuvé mardi un plan pour réduire conjointement leur consommation de gaz de 15% entre août 2022 et mars 2023. Si cette décision n’engage pas directement la Suisse, toutes les importations helvétiques de gaz fossile passent par l’UE. La Confédération devra donc certainement adapter sa consommation.
« La Commission européenne a demandé à tous les pays membres de faire des plans pour atteindre ces 15%, et je suis convaincue que la Suisse doit s’aligner sur les mesures européennes », affirme Simonetta Sommaruga. D’ailleurs, le Conseil fédéral « est déjà en train de préparer un tel plan ».
« En ce qui concerne l’importation de gaz et de pétrole, on est à 100% dépendants de l’étranger, en particulier des pays voisins », poursuit-elle, soulignant l’importance de travailler en étroite collaboration avec ces derniers. « En ce moment, la Suisse exporte de l’électricité. Mais en hiver, il faudra en importer. Donc il faut rester en contact étroit avec l’UE. C’est la meilleure chose que l’on puisse faire! »
Inquiétudes depuis fin 2021
La situation sur le front de l’énergie est tendue depuis la fin de l’année passée, souligne Simonetta Sommaruga. C’est pourquoi le Conseil fédéral « fait tout depuis des mois pour assurer l’approvisionnement énergétique de notre pays ».
Un groupe de travail a ainsi été mis en place dès la fin 2021, poursuit la cheffe du DETEC, et le gouvernement a déjà pris plusieurs décisions importantes. Il a notamment mandaté le secteur gazier pour constituer des stocks de gaz fossile.
Par ailleurs, il a introduit une réserve hydraulique pour l’année prochaine, soit une mesure politique inédite. Un mécanisme de sauvetage pour les grandes entreprises d’électricité a aussi été mis en place. Autant de décisions « destinées à assurer l’approvisionnement énergétique pour l’hiver prochain », assure la conseillère fédérale.
Énergies renouvelables indigènes
Pour l’avenir, la socialiste prône un retour à davantage de souveraineté énergétique. « On peut reprocher à notre pays de s’être placé dans une situation de dépendance. Plus de 60% de l’énergie est importée, ça nous met dans une situation très vulnérable », déplore-t-elle.
Pour cela, elle mise avant tout sur les énergies renouvelables indigènes: « Elles jouent un rôle extrêmement important pour réduire notre dépendance de l’étranger. Et c’est aussi une bonne chose pour le climat. C’est la bonne réponse! »
Simonetta Sommaruga dit avoir toujours fait de cette problématique une priorité. « L’une des premières choses que j’ai faite quand j’ai repris le Département de l’énergie, c’est de mettre en place un plan de sécurité d’approvisionnement en électricité. Il a été voté sous forme de loi au Parlement, et aujourd’hui c’est cela qui nous permet d’avoir 12 milliards de francs à investir dans le renouvelable pour notre pays. »
Et la Bernoise de rappeler qu’il faudra toujours, selon elle, travailler avec les partenaires européens. « L’UE est actuellement dans la même situation. Ces contacts sont plus importants que jamais. »
Propos recueillis par Hannah Schlaepfer
Adaptation web: Pierrik Jordan