Plusieurs policiers et civils blessés lors de heurts dans le nord du Kosovo — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Un Serbe a été grièvement blessé par balle et hospitalisé, et d’autres civils serbes ont été touchés par des jets de pierre, a déclaré Zlatan Elek, directeur d’un hôpital de Mitrovica, dans le nord du Kosovo. Selon un communiqué de la police kosovare, six de ses officiers ont également été blessés.

Les heurts ont éclaté lors de raids menés par la police kosovare contre les biens serbes de contrebande, dans plusieurs villes du territoire, dont Pristina et Mitrovica, une ville divisée selon des lignes de fractures ethnique entre Serbes vivant dans les quartiers nord et Albanais habitant le sud.

Cette opération a provoqué la colère de centaines de Serbes qui ont bloqué des routes à Mitrovica et à Zvecan, une localité voisine. La police kosovare a répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour disperser la foule, selon une correspondante de l’AFP.

Huit personnes arrêtées

A Mitrovica-Nord, des protestataires serbes ont lancé des pierres contre la police et incendié deux véhicules, a constaté une correspondante de l’AFP. Sur les images des télévisions locales, on pouvait voir des jeunes gens en colère, visages recouverts par des cagoules, frapper des policiers kosovars déployés devant une pharmacie.

La police kosovare a accusé les protestataires d’avoir utilisé « des armes à feu et des grenades à main pour attaquer et empêcher les douaniers et officiers de faire leur travail ».

La situation est revenue au calme après le retrait des forces kosovares qui ont annoncé l’arrestation de huit personnes. Elles ont aussi annoncé la saisie « de biens pour des centaines de milliers d’euros » entrés illégalement sans versement de taxes dans les quatre régions visées par les opérations.

Recrudescence des tensions

Les affrontements surviennent deux semaines après des tensions provoquées par la décision du Kosovo d’interdire les plaques d’immatriculation serbes sur son territoire, invoquant une mesure de « réciprocité ». Les véhicules immatriculés « République du Kosovo », non reconnue par Belgrade, sont contraints depuis des années à prendre des plaques serbes temporaires pour entrer en Serbie.

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La Serbie n’a jamais accepté l’indépendance déclarée en 2008 par son ex-province, reconnue en revanche par la plupart des pays occidentaux, et ses relations avec le Kosovo restent compliquées.

ats/iar