Pékin et Washington réitèrent leurs griefs lors d'une première rencontre en Chine — Genève Vision, un nouveau point de vue

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In my meeting with PRC Foreign Minister Wang Yi today, I spoke about the United States’ commitment to healthy competition, protecting human rights and democratic values, and strengthening the rules-based international order that benefits us all. pic.twitter.com/dAVK5thO01

— Wendy R. Sherman (@DeputySecState) July 26, 2021

La presse n’a pas été conviée à assister à cette rencontre organisée en dehors de la capitale chinoise au nom de la lutte contre le Covid-19.

Mais selon des propos communiqués par la diplomatie chinoise, avant même la rencontre avec Wang Yi, son vice-ministre Xie Feng a accusé les Américains d’être entièrement responsables de la détérioration des liens entre les deux géants du Pacifique.

Relations « dans une impasse »

Les relations sont « dans une impasse » et Washington doit cesser de « diaboliser » Pékin, a-t-il lancé à son interlocutrice. « Fondamentalement, c’est parce que les Américains voient la Chine comme un ennemi imaginaire », a-t-il ajouté.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden n’a guère modifié la politique de son prédécesseur envers la Chine, laissant notamment en place les sanctions commerciales imposées par Donald Trump sur les produits chinois.

Il s’est en outre efforcé de convaincre les alliés de l’Amérique de rejoindre un front commun des démocraties face à une Chine perçue comme de plus en plus autoritaire et agressive.

Réécouter l’interview de Marie-Françoise Renard, professeure à l’Université Clermont Auvergne et responsable de l’Institut de recherche sur l’économie de la Chine, dans Tout un monde

Politique contestée par la Chine

Cette politique est vivement contestée par le régime chinois, qui s’était déjà livré à une guerre des mots lors du premier face-à-face de l’ère Biden entre diplomates des deux pays en mars en Alaska.

Relire: La première rencontre Chine-Etats-Unis de l’ère Biden s’annonce glaciale

Le peuple chinois voit dans la stratégie américaine « une tentative mal déguisée d’entraver la Chine et de la réprimer », a martelé Xie Feng à son interlocutrice. « L’accent est mis en fait (par Washington) sur la confrontation, tandis que la coopération n’est que de l’opportunisme et la concurrence un piège », a-t-il estimé.

Wendy Sherman, « brutalement honnête »

Washington de son côté a assuré que Wendy Sherman s’était montrée « très vigoureuse » et même « brutalement honnête » avec ses interlocuteurs, selon des hauts responsables de l’administration américaine.

Dans un communiqué, le département d’Etat a précisé qu’elle avait évoqué « la répression anti-démocratie à Hong Kong » et « le génocide continu et les crimes contre l’humanité au Xinjiang », une région du nord-ouest de la Chine habitée majoritairement par des musulmans ouïghours.

I discussed issues important to the U.S. with PRC Vice FM Xie, including the climate crisis, COVID-19, and our serious concerns about PRC actions in Hong Kong, Xinjiang, and across the Taiwan Strait. The U.S. and our allies and partners will always stand up for our values.

— Wendy R. Sherman (@DeputySecState) July 26, 2021

Elle a appelé la Chine à « autoriser une deuxième phase d’enquête sur les origines du Covid-19 », une demande de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déjà catégoriquement rejetée la semaine dernière par Pékin.

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afp/vajo