„On ne peut pas demander aux experts du climat d’afficher un optimisme niais” — Genève Vision, un nouveau point de vue

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« Autrefois, on nous disait qu’il fallait atteindre le pic en 2020, désormais c’est 2025. Au fond, le rapport ne nous apprend rien de nouveau », constate Dominique Bourg, philosophe et professeur honoraire à l’Université de Lausanne, invité mardi dans La Matinale. Pour lui, le fait qu’on connaisse les enjeux de la crise climatique mais qu’on ait rigoureusement rien fait jusqu’à maintenant demeure une « énigme ».

Abandon des énergies fossiles

Abandonner rapidement les sources d’énergie fossiles et les remplacer par des énergies renouvelables fait partie des priorités, estiment les auteurs du rapport. Par ailleurs, si le document ne révèle pas d’éléments sensiblement nouveaux, il est publié dans un contexte qui n’existait pas avant: celui de la guerre en Ukraine.

« On se trouve dans une situation très paradoxale. D’un côté, on est contraint d’accélérer notre distance vis-à-vis des énergies fossiles pour des motifs moraux, mais d’un autre côté le contexte international n’est pas propice à une baisse concertée des émissions de gaz à effet de serre », explique le philosophe. Et d’ajouter: « Dans un tel contexte, on ne peut pas demander aux experts d’afficher un optimisme niais ».

L’interview de Julia Steinberger, auteure principale du rapport GIEC, dans le 19h30

Plus de 200 participants

Le rapport de 1000 pages porte également sur la mitigation du changement climatique, à savoir quelles sont les actions qui peuvent être mises en place pour l’atténuer. Pas moins de 278 scientifiques de 65 pays y ont participé, dont des Suisses.

Dans les villes, des infrastructures appropriées, par exemple dans les transports, permettent de réduire considérablement les besoins en énergie. Côté transports terrestres, c’est l’électrification qui présente le plus grand potentiel, a indiqué l’Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT) à l’occasion de la publication du rapport.

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Propos recueillis par Valérie Hauert

Texte web: Hélène Krähenbühl