Manifestation massive en Slovénie pour réclamer le départ du Premier ministre — Genève Vision, un nouveau point de vue

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« Stop au fascisme, des élections maintenant! Stop au jansisme, des élections maintenant », lançait la foule. De nombreux manifestants étaient venus à vélo, symbole du mouvement né il y a un peu plus d’un an, peu après le retour au pouvoir de M. Jansa, mais qui s’est intensifié depuis fin avril.

« La chute du gouvernement n’est peut-être pas la solution, mais elle est nécessaire et doit survenir rapidement pour entamer un dialogue sur l’avenir de notre Etat », a dit à l’AFP Miha, un jeune militant écologiste, dans une ambiance bon enfant et sous haute surveillance policière.

Jasa Jenull, un des organisateurs, a évalué le nombre de manifestants à « environ 40’000 ». La télévision publique évoquait le chiffre de 20’000 en se basant sur « plusieurs estimations ».

Corruption endémique

Syndicats, partis de l’opposition, collectifs d’étudiants et d’artistes avaient appelé tout au long de la semaine les habitants de ce pays de deux millions d’habitants à descendre dans la rue. Ils reprochent au gouvernement une corruption endémique et l’accusent d’utiliser la pandémie de Covid-19 pour attaquer les médias, démanteler les acquis sociaux et porter atteinte à l’indépendance de la justice.

Sur Twitter, le Premier ministre a dénoncé un rassemblement « anti-slovène », estimant qu’il s’agissait là d’une « violation des restrictions sanitaires ». Sa cote de popularité est au plus bas depuis son investiture en mars 2020 – autour de 30% d’opinions favorables.

Présidence de l’UE

Accusé de copier la Hongrie de Viktor Orban, Janez Jansa, un admirateur de l’ancien président américain Donald Trump, est en mauvais termes avec Bruxelles, alors que la Slovénie prend le 1er juillet les rênes de l’UE.

Jeudi, la ministre slovène de la Justice Lilijana Kozlovic a démissionné après le rejet par le gouvernement de deux candidatures de procureurs pour le parquet européen, nouvelle instance de lutte contre la fraude de l’UE. Les magistrats recalés avaient enquêté sur des allégations de pots-de-vin en lien avec Janez Jansa.

afp/kkub