Malgré une vague de démissions, Boris Johnson déterminé à „continuer” son mandat — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Mais des rires ont fusé lorsqu’il a dit s’être entretenu mercredi matin avec des membres du gouvernement, alors que les démissions se succèdent depuis mardi soir.

Plus de quinze départs du gouvernement

Premiers à partir, les ministres de la Santé Sajid Javid et des Finances Rishi Sunak ont annoncé à quelques minutes d’intervalle leur démission mardi, lassés des scandales à répétition qui secouent le gouvernement depuis des mois.

Dans la foulée, d’autres membres du gouvernement moins haut placés ont eux aussi jeté l’éponge. Cinq secrétaires d’Etat ont ainsi annoncé mercredi leur retrait, portant à 27 le nombre de membres du gouvernement britannique démissionnaires depuis mardi.

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Ignorant les moqueries, Boris Johnson, dont l’étoile a pâli depuis son accession triomphante au pouvoir en 2019, a affirmé que « le travail d’un Premier ministre dans des circonstances difficiles, quand un mandat colossal lui a été confié, est de continuer, et c’est ce que je vais faire ».

Le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a fustigé un « spectacle pathétique » tandis que le leader du parti nationaliste écossais SNP à la chambre des communes, Ian Blackford, a exigé la tenue d’élections anticipées. Deux députés conservateurs ont demandé à Boris Johnson de démissionner lors de la séance de questions hebdomadaires.

« Un total manque de confiance »

Dans son camp conservateur, les démissionnaires ont eu des mots durs pour le chef du gouvernement, mettant en cause son honnêteté.

L’un des partants, le secrétaire d’Etat aux Finances John Glen, a sèchement motivé sa démission par un « total manque de confiance » dans le Premier ministre.

Les deux démissions choc de mardi soir ont été annoncées alors que Boris Johnson venait de présenter des excuses après un nouveau scandale, reconnaissant avoir fait une « erreur » en nommant en février dans son gouvernement Chris Pincher, « whip » en chef adjoint chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs.

Ce dernier a démissionné la semaine dernière après avoir été accusé d’attouchements sur deux hommes.

Démission exclue

Pas question de démissionner, a-t-il répété mercredi au cours de la séance hebdomadaire de questions à la Chambre des Communes, affirmant qu’il n’était pas question de partir « quand les temps sont difficiles », et qu’il entendait « se concentrer sur les choses importantes pour les habitants de ce pays ».

Selon un sondage de l’institut YouGov mardi soir, 69% des électeurs britanniques estiment que Boris Johnson devrait démissionner.

Dans le Telegraph, l’ancien secrétaire d’Etat chargé du Brexit, David Frost, parti en décembre, l’a appelé à partir car « s’il s’accroche, il risque d’entraîner le parti et le gouvernement avec lui ».

Scandales sexuels

Déjà considérablement affaibli par le scandale des fêtes organisées à Downing Street pendant la pandémie de Covid-19, Boris Johnson a survécu il y a quelques semaines à un vote de défiance de son propre camp.

Se sont ajoutées plusieurs affaires à caractère sexuel au Parlement: un député soupçonné de viol a été arrêté puis libéré sous caution mi-mai, un autre a démissionné en avril pour avoir regardé de la pornographie au Parlement sur son téléphone portable et un ancien député a été condamné en mai à 18 mois de prison pour l’agression sexuelle d’un adolescent de 15 ans.

Le départ de ces deux derniers députés a provoqué des élections législatives partielles et de lourdes défaites pour les conservateurs. Et ce alors que le parti avait déjà essuyé un très mauvais résultat aux élections locales de mai.

afp/ther