Malade depuis mardi, Recep Tayyip Erdogan réapparaît en public, le teint encore pâle — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Atteint par un virus intestinal, selon son entourage, le chef d’Etat âgé de 69 ans, dont vingt au pouvoir, ne s’était plus exprimé cette semaine que par visioconférence, suscitant des interrogations sur son état de santé à l’approche du scrutin du 14 mai.

Discours contre les « agents » de l’Occident

Reprenant le ton volontiers polémique qu’il affectionne, le président a aussitôt relancé ses attaques contre ses opposants, sans évoquer explicitement son état de santé. « Avec les déclarations scandaleuses qu’ils ont faites ces derniers jours, ils révèlent leur haine et leurs rancunes », a-t-il lancé devant la foule, avant de poser au milieu de femmes et d’enfants qui l’ont rejoint sur scène.

« Mais peu importe ce qu’ils tentent de faire, ils n’arriveront à rien », a-t-il poursuivi en accusant les membres de l’opposition d’être des « agents » de l’Occident, déterminés à saper la Turquie.

Recep Tayyip Erdogan est également attendu dimanche à Ankara, la capitale, exactement deux semaines avant le premier tour du scrutin, pour reprendre le cours de sa campagne électorale.

« Grippe intestinale »

Le président avait été contraint d’adapter son agenda depuis mardi soir et d’annuler tous ses déplacements prévus, dont celui pour l’inauguration très attendue, jeudi, de la première centrale nucléaire de Turquie, pour laquelle il avait même escompté la venue du président russe Vladmir Poutine. Il s’était finalement exprimé par visioconférence, apparaissant blême et les traits tirés assis derrière un bureau.

Recep Tayyip Erdogan avait été également contraint mardi soir d’interrompre une interview en direct à la télévision. Le teint pâle, il était réapparu à l’antenne un quart d’heure plus tard avant d’écourter l’entretien, expliquant avoir attrapé une « grippe intestinale ».

La santé du dirigeant turc avait déjà alimenté les spéculations après une opération du gros intestin fin 2011, suivie d’une nouvelle intervention chirurgicale l’année suivante. Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait démenti publiquement souffrir d’un cancer du colon, expliquant que les opérations visaient à lui enlever des polypes.

ats/rad

Le principal opposant en campagne

L’épisode est mal tombé pour le président turc en campagne, qui compte aligner deux à trois meetings quotidiens dans la dernière ligne droite, avant la tenue du double scrutin présidentiel et législatif.

Dans le même temps, le principal opposant de Recep Tayyip Erdogan, Kemal Kiliçdaroglu, a enchaîné deux meetings vendredi. A la tête d’une alliance réunissant six partis de l’opposition, il se présente en bonne posture, selon la plupart des sondages.

En outre, le parti de gauche prokurde HDP, troisième force politique turque, a appelé vendredi ses partisans à voter en faveur de Kemal Kiliçdaroglu, un soutien susceptible de favoriser son élection.