Le Royaume-Uni a accusé samedi la Russie de « chercher à installer un dirigeant pro-russe à Kiev » et d’envisager « d’occuper » l’Ukraine, au lendemain de pourparlers américano-russes. Moscou a qualifié ces accusations « d’absurdités ».
Dans un communiqué abrasif, la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss a dénoncé « l’ampleur de l’activité russe visant à ébranler l’Ukraine ». Le ministère des Affaires étrangères affirme que « l’ex-député ukrainien Ievgeniï Mouraïev est considéré comme un candidat potentiel », mais il n’est pas le seul: les services de renseignement russes entretiennent « des liens avec de nombreux anciens hommes politiques ukrainiens ».
Le journal horaire / 01h. / 37 sec. / 23.01.2022
La cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss. [Olivier Douliery – AFP]
La diplomatie britannique a évoqué plusieurs noms, dont ceux de Serguiï Arbouzov (le premier vice-Premier ministre de l’Ukraine de 2012 à 2014, puis Premier ministre par intérim) et d’Andriï Klouïev (qui dirigeait l’administration présidentielle de l’ex-chef de l’Etat ukrainien Viktor Ianoukovitch).
« Certains d’entre eux sont en contact avec des agents des services de renseignement russes actuellement impliqués dans la planification d’une attaque contre l’Ukraine », accuse le ministère.
Les Etats-Unis ont qualifié dans la soirée les accusations britanniques de « profondément préoccupantes ». « Le peuple ukrainien a le droit souverain de déterminer son propre avenir et nous sommes aux côtés de nos partenaires démocratiquement élus en Ukraine », a déclaré Emily Horne, porte-parole du Conseil national de sécurité à la Maison Blanche.
Ces affirmations britanniques rejoignent certaines informations américaines. Jeudi, les Etats-Unis avaient imposé des sanctions à quatre Ukrainiens, dont deux députés en exercice, accusés de travailler avec les services secrets russes (FSB), invoquant leurs « activités déstabilisatrices » en Ukraine. La Maison Blanche estime qu’une attaque pourrait désormais survenir « à tout moment ».
Liz Truss a par ailleurs mis en garde Vladimir Poutine contre « l’erreur stratégique majeure » que constituerait « toute incursion militaire russe en Ukraine », menaçant son pays de représailles avec « des coûts sévères ».
Accusée par les Occidentaux d’avoir massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne en vue d’une attaque, le Kremlin dément toute intention belliqueuse mais lie une désescalade à des traités garantissant notamment le non-élargissement de l’Otan, en particulier à l’Ukraine. Inacceptable, répliquent les Occidentaux, qui menacent la Russie de sévères sanctions en cas d’attaque.
Lire également: A l’issue de leur rencontre à Genève, Russes et Américains prennent rendez-vous « la semaine prochaine »
Malgré des positions pour l’instant irréconciliables, une détente s’était amorcée vendredi entre les Occidentaux et Moscou après plusieurs semaines d’escalade verbale, à l’occasion de pourparlers à Genève entre les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken.
ats/gma
Démission du chef de la Marine allemande
Le chef de la Marine allemande a été contraint samedi soir à la démission après avoir soutenu la Russie dans son bras de fer avec l’Occident sur l’Ukraine.
Le vice-amiral Kay-Achim Schönbach va quitter ses fonctions « avec effet immédiat », a déclaré samedi soir un porte-parole du ministère de la Défense à l’AFP.
Le haut gradé a déclenché une tempête diplomatique en qualifiant d' »ineptie » l’idée que la Russie puisse envahir l’Ukraine, alors que son propre pays et ses alliés occidentaux mettent en garde contre ce danger depuis des semaines.
« Il est facile de lui accorder le respect qu’il veut, et qu’il mérite aussi probablement », a ajouté le vice-amiral à propos du chef de l’Etat russe Vladimir Poutine.