Loi anti-LGBT: Viktor Orban est sommé de s'expliquer devant les Européens — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Sans mentionner la Hongrie, la lettre déplore des « menaces contre les droits fondamentaux et en particulier le principe de non-discrimination en raison de l’orientation sexuelle ». « Nous devons continuer à lutter contre les discriminations envers la communauté LGBTI […]. Le respect et la tolérance sont au coeur du projet européen », poursuit le texte rendu public sur les réseaux sociaux.

Le sujet devrait animer le dîner jeudi soir entre les chefs d’Etat et de gouvernement réunis jusqu’à vendredi, avec un Premier ministre hongrois Viktor Orban sommé de s’expliquer et appelé à revoir son texte.

« Honte » pour Ursula von der Leyen

Le ton était monté d’un cran mercredi quand la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, a qualifié de « honte » cette loi interdisant la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs. C’est la déclaration d’Ursula von der Leyen qui est une « honte » a répliqué Budapest.

La polémique a gagné le terrain sportif, avec le refus, très décrié, de l’UEFA d’autoriser l’illumination du stade de Munich aux couleurs de l’arc-en-ciel pour le match de l’Euro Allemagne-Hongrie.

Réécouter l’interview dans Forum de l’eurodéputée Fabienne Keller.

Lire aussi: Des pays européens se mobilisent contre la loi anti-LGBT en Hongrie.

Les Pays-Bas contestent la place de la Hongrie dans l’UE

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a estimé jeudi que la Hongrie, avec sa loi accusée de discriminer les personnes LGBT, n’a « plus rien à faire dans l’Union européenne ». Il s’est exprimé à son arrivée à un sommet des 27 pays de l’UE à Bruxelles.

Rappelant que l’UE était « une communauté de valeurs », le dirigeant libéral a dit vouloir « faire plier » Budapest sur cette question. Il n’existe pas de procédure pour exclure un pays de l’UE.

Les Pays-Bas font partie de 17 pays membres qui ont attaqué la législation hongroise dans une lettre.

Ecouter le 12h30 analyser vendredi les retombées en Hongrie des actions menées en Europe.

afp/gma/iar

ENCADRE

Viktor Orban se défend

De son côté, le Premier ministre Victor Orban s’est posé en défenseur des homosexuels et a réfuté que la loi hongroise controversée portait atteinte aux droits des personnes LGBT, en arrivant à Bruxelles pour un sommet de l’UE.

« La loi ne concerne pas les homosexuels [mais] la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants », s’est défendu le Premier ministre hongrois, accusant ses homologues européens de ne pas l’avoir lue. Cette loi « ne me paraît pas conforme à nos valeurs », lui a rétorqué le président français Emmanuel Macron, espérant pouvoir convaincre Viktor Orban d’un « changement de ce texte ».

La nouvelle loi hongroise prévoit que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans ».

Les relations avec la Russie aussi au menu

Un autre gros sujet figure au menu du sommet européen: les relations de l’UE avec la Russie, qui n’ont cessé de se détériorer depuis l’annexion de la Crimée et le début du conflit en Ukraine en 2014, et sont actuellement « au plus bas », selon le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell.

Angela Merkel et Emmanuel Macron jugent nécessaire d’organiser des rencontres avec le président russe Vladimir Poutine pour traiter des sujets d’intérêt majeur pour l’UE, malgré les différends et les tensions.

La chancelière allemande a estimé jeudi que l’Union européenne devait nouer un « contact direct » avec Moscou, une semaine après le sommet Biden-Poutine. « Il ne suffit pas que le président américain parle au président russe », a-t-elle lancé.

« C’est un dialogue nécessaire à la stabilité du continent européen mais exigeant parce que nous ne cédons rien de nos valeurs, ni de nos intérêts », a appuyé Emmanuel Macron. Cette initiative est soutenue par Vladimir Poutine. « Nous la percevons positivement », a affirmé son porte-parole. Mais elle suscite le rejet de plusieurs pays de l’UE, dont la Pologne et les pays baltes.