L'Iran annonce augmenter encore l'enrichissement de l'uranium — Genève Vision, un nouveau point de vue

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En riposte au retrait américain en 2018 de cet accord et au rétablissement par Washington de sanctions au nom d’une politique de « pression maximale » à son encontre, l’Iran s’est affranchi depuis 2019 de la plupart des engagements clés pris à Vienne.

Sur le chemin des 90%

La République islamique, qui a toujours nié vouloir se doter de l’arme nucléaire, enrichit actuellement de l’uranium à 20% en isotope 235, au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord. L’uranium enrichi à 60% servira à « produire du molybdène utilisé à des fins de fabrication de différents produits radiothérapeutiques », affirme l’OIEA. Le mobyldène est un métal dur généralement utilisé dans les alliages. Mais un enrichissement à 60% mettrait aussi l’Iran sur le chemin des 90% nécessaires pour une utilisation à des fins militaires.

L’AIEA a confirmé avoir été informée par l’Iran de son intention d’enrichir l’uranium à 60%, une décision que la France a « condamné » comme un « développement grave » nécessitant « une réponse coordonnée » des pays impliqués dans les négociations sur le dossier nucléaire. La Maison Blanche a de son côté affirmé rester disposée à poursuivre les négociations avec l’Iran malgré ces « annonces provocantes ».

Sauver l’accord

Le ministre des Affaires étrangères iranien adjoint Abbas Araghchi a précisé dans une lettre envoyée à l’AIEA que « 1000 centrifugeuses supplémentaires d’une capacité 50% supérieure seront ajoutées aux machines présentes à Natanz, en sus du remplacement des machines abîmées » par l’explosion survenue dimanche dans ce complexe nucléaire du centre de l’Iran, que le pays attribue à Israël.

Ces annonces surviennent quelques heures après une rencontre à Téhéran entre le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et son homologue russe Sergueï Lavrov. « Nous tablons sur le fait qu’on pourra sauvegarder l’accord et que Washington reviendra enfin à sa mise en oeuvre pleine et entière », a déclaré Sergueï Lavrov.

ats/vic