Les discussions sur l'accord de libre-échange avec la Chine sont gelées — Genève Vision, un nouveau point de vue

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La Confédération serait intéressée à élargir l’accord signé en 2014, notamment dans le domaine des produits industriels. Mais « il n’a jusqu’ici pas été possible de trouver un accord sur une liste de sujets à approfondir », a fait savoir le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), précisant qu’il n’y a eu que des contacts informels entre les deux pays depuis 2018.

On ne sait pas quand les discussions pourront se poursuivre. Le Seco espère que ce soit « dans un avenir proche ». La situation actuelle n’a toutefois aucune influence sur l’accord de libre-échange existant.

Violations des droits humains

Selon la NZZ am Sonntag, le blocage du dialogue par Pékin serait une réponse au fait que la Suisse dénonce ces derniers temps de manière plus offensive les violations des droits humains en Chine.

Le Seco précise toutefois que la Confédération n’a pris pour l’instant aucune décision sur l’imposition d’éventuelles sanctions contre les responsables des violations des droits humains, comme l’a fait l’Union européenne.

« La question d’une éventuelle reprise des sanctions thématiques de l’UE dans le domaine des armes chimiques, du cyber et des droits humains dans le cadre de la loi sur les embargos est actuellement discuté à l’interne au sein de la Confédération », précise le Seco.

Les critiques de la Chine inquiètent aussi les industriels suisses, car la Chine représente le troisième pays d’exportation après l’Allemagne et les Etats-Unis.

Changement d’attitude

Le Sonntagsblick parle aussi de louvoiement de la Suisse, qui envoie des signaux parfois contradictoires à son partenaire. Le journal a interrogé deux politiciens, l’UDC Franz Grüter  et la Verte Christine Badertscher: les deux constatent le changement d’attitude du monde politique suisse face à la Chine.

Le premier pense qu’une diplomatie discrète serait plus efficace que des critiques ouvertes, pour faire avancer la cause des droits humains. Et cela préserveraient les intérêts économiques helvétiques. La seconde est d’avis qu’un élargissement de l’accord avec la Chine serait néfaste pour la réputation de la Suisse.

ats/gma