Les démocrates prêts pour „quatre ans de plus” de Joe Biden — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Réuni en congrès depuis deux jours dans cette ville du nord-est des Etats-Unis, les démocrates s’attellent à poser les jalons d’une candidature, dont l’annonce paraît imminente. Interrogé par l’AFP, le sénateur Chris Coons, très proche de Joe Biden, a prédit une déclaration « dans les prochains mois ».

« Apôtres »

Balayés tous les doutes sur l’âge de Joe Biden, qui avait promis en 2020 de faire de sa présidence une sorte de « pont », qui ouvrirait la voie aux générations futures.

« On me parle de ça de temps en temps, mais vraiment moins que vous ne le pensez », affirme Ken Martin, chef du Parti démocrate du Minnesota à l’AFP, comme pour minimiser la question brûlante. Devant un des nombreux panels de la convention, il exhorte les militants démocrates à devenir les « apôtres » de Joe Biden « au cours des deux prochaines années ».

Des investissements titanesques dans les infrastructures du pays, une défense de la classe ouvrière et des emplois syndiqués… « Aucun président n’en a fait autant » pour le pays, affirme l’élu sans détours. « Nous devons sortir, promouvoir tout cela auprès du peuple américain », invite-t-il.

80 ans, et alors?

S’il était réélu, Joe Biden aurait 86 ans à la fin de son second mandat. Malcolm Kenyatta, de près de 50 ans le cadet du président, minimise aussi: « Je ne me permettrais pas de le discriminer sur son âge tant qu’il défend un programme qui fonctionne », assure cet élu de Pennsylvanie.

Malcolm Kenyatta est membre de cette aile progressiste du parti, plus à gauche, qui est peu à peu rentrée dans le rang, abandonnant ses critiques sur le programme social et climatique du président.

« Ne te présente pas, Joe »

A Philadelphie, berceau de la démocratie américaine, l’opposition la plus frontale à la candidature de Joe Biden vient donc de l’extérieur: dans un froid glacial, un camion au message plutôt explicite – « Ne te présente pas, Joe » – circule autour de l’établissement accueillant cette convention.

« C’est un candidat vraiment faible pour 2024 », critique Sam Rosenthal, le militant à l’origine de cette action. « Pas assez progressiste », sous le coup d’une enquête pour la gestion de ses archives personnelles: pour ce jeune rencontré par l’AFP, il ne fait aucun doute qu’une nouvelle candidature de Joe Biden pour la Maison Blanche ne serait « pas viable » face à un républicain.

Mais les appels de son groupe, qui n’est pas affilié au parti du président, se heurtent à un mur bleu – la couleur des démocrates. Joe Biden, qui avait dû affronter une quinzaine de candidats lors des dernières primaires du parti en 2020, fera cette fois-ci visiblement cavalier seul. Et se prépare à affronter en novembre 2024 le candidat choisi par les républicains, qui peinent pour l’instant à s’entendre.

« Je pense que nous sommes en train d’assister au dernier souffle du parti républicain », assure Jaime Harrison, le président du parti démocrate, débordant de confiance. « Donc prenez vos vitamines, et tenez-vous prêts. »

ats/fgn