Retournement de situation: après que le président du Conseil italien, Mario Draghi, a annoncé jeudi sa démission – en soulignant que les conditions n’étaient plus réunies pour l’exécution de ses fonctions après l’effritement de sa coalition – le président italien Sergio Mattarella a refusé sa démission.
« Le président de la République n’a pas accepté la démission du président du Conseil et l’a invité à se présenter au parlement (…) afin qu’ait lieu une évaluation de la situation » créée par la non-participation d’un parti de sa coalition à un vote de confiance au Sénat, a précisé la présidence de la République dans un communiqué.
Le président du Conseil italien Mario Draghi a annoncé sa démission.
Il Presidente #Mattarella ha ricevuto al #Quirinale il Presidente del Consiglio Mario #Draghi, il comunicato: pic.twitter.com/WGRQUnnOQL
— Quirinale (@Quirinale) July 14, 2022
L’avenir de Mario Draghi était incertain après la décision du Mouvement 5 Etoiles (M5S), membre de la coalition au pouvoir, de boycotter un vote de confiance sur un texte discuté au Sénat.
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« Je veux vous annoncer que ce soir je remettrai ma démission au président de la République » Sergio Mattarella, avait déclaré plus tôt Mario Draghi, selon des propos rapportés dans un communiqué de ses services.
« La majorité d’unité nationale qui a soutenu ce gouvernement depuis sa création n’existe plus. Le pacte de confiance fondant l’action de ce gouvernement a disparu », avait expliqué Mario Draghi.
La coalition soutenant le chef du gouvernement rassemblait jusqu’ici toutes les forces politiques représentées au Parlement, à l’exception du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.
Mario Draghi dispose donc théoriquement d’une majorité pour gouverner même sans les 5 Etoiles, mais l’ex-patron de la Banque centrale européenne avait affirmé à plusieurs reprises qu’il n’y aurait pas de gouvernement sans eux.
Mario Draghi était en effet arrivé aux affaires début 2021 pour constituer une coalition d' »unité nationale » susceptible de surmonter l’urgence pandémique et la crise économique qui s’est ensuivie. Or sans le soutien des M5S, il considère que son gouvernement devient « politique » et estime n’avoir pas été mandaté pour conduire un cabinet de cette nature.
Une position qu’il a réaffirmée jeudi devant ses ministres: « Depuis mon discours d’investiture au Parlement, j’ai toujours dit que ce gouvernement aurait continué seulement s’il avait une perspective claire de réaliser le programme de gouvernement sur lequel les forces politiques avaient voté la confiance (…) Ces conditions n’existent plus aujourd’hui. »
afp/gma