Le Premier ministre israélien en visite en Égypte, une première depuis dix ans — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Quelques jours plus tôt, Abdel Fattah al-Sissi avait reçu le dirigeant de l’Autorité palestinienne, dans une volonté de renouer avec le rôle de médiateur que l’Egypte tient de longue date.

L’Égypte a été le premier pays à signer la paix avec Israël en 1979, et a depuis lors toujours favorisé le dialogue pour mettre fin aux cycles de violence entre Israël et le mouvement palestinien Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, et pour tenter de réconcilier le Hamas avec l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.

Les rencontres régulières avec les belligérants du conflit avaient été interrompues par la révolte populaire en Egypte. La dernière visite de l’ex-premier ministre israélien Benjamin Netanyahu remonte à janvier 2011. Il avait alors rencontré Hosni Moubarak, chassé du pouvoir quelques jours plus tard par les manifestations.

Infrastructures, terrorisme et nucléaire iranien

D’après une source diplomatique israélienne, Naftali Bennett a abordé le sort des corps de deux soldats israéliens tués en 2014 à Gaza et de deux civils, entrés de leur propre gré dans l’enclave palestinienne et détenus depuis, et qu’Israël souhaite rapatrier.

Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est bordé à l’est par la bande de Gaza et Israël, a lui plaidé pour la reconstruction des infrastructures et des bâtiments détruits à Gaza sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Dimanche, le chef de la diplomatie Yaïr Lapid a proposé d’ »améliorer » les conditions de vie des Gazaouis en échange d’un engagement au « calme » du Hamas, et mis en avant « le soutien et l’implication des partenaires égyptiens » pour l’appliquer.

La question de la lutte contre le « terrorisme » a également été au menu des discussions de Charm el-Cheikh, tout comme le dossier du programme nucléaire iranien, source de tensions entre Israël et l’Iran.

Étape importante de reprise du dialogue

Cette première visite de Naftali Bennett, très marqué à droite, représente une étape importante dans le développement des relations sécuritaires et économiques entre Israël et l’Egypte, après les bouleversements qu’a connus le pays arabe ainsi que les changements récents à la tête de l’Etat hébreux.

Il s’agit aussi de montrer à l’administration américaine de Joe Biden que Le Caire entend poursuivre un rôle important dans la stabilisation du conflit israélo-palestinien.

Israël et l’Egypte sont deux des principaux alliés de Washington au Moyen-Orient et grands bénéficiaires de son aide militaire.

ats/jop