Le gouvernement finlandais favorable à une adhésion „sans délai” à l'Otan — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Joint statement by the President of the Republic and Prime Minister of Finland on Finland’s NATO membership:https://t.co/0xJ9OE70Cw@TPKanslia I @niinisto I @MarinSanna pic.twitter.com/ZviOgZ6v1n

— Finnish Government (@FinGovernment) May 12, 2022

Une conférence de presse du tandem exécutif sur les « décisions concernant la politique de sécurité de la Finlande » est prévue dimanche, indique la présidence. « Nous espérons que les étapes nationales encore nécessaires à cette décision seront prises rapidement dans les tout prochains jours », indiquent Sauli Niinistö, interlocuteur régulier de Vladimir Poutine ces dernières années, et Sanna Marin, plus jeune Première ministre d’Europe.

Basculement de l’opinion publique

La prise de position officielle de l’exécutif marque la bascule de la ligne finlandaise. Ancienne province russe (1809-1917) et envahi par l’Union soviétique en 1939, le pays partage une frontière d’environ 1300 kilomètres avec la Russie.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 janvier a fait basculer rapidement l’opinion et les responsables politiques finlandais, tout comme en Suède, qui pourrait également annoncer rapidement une candidature.

En Finlande, 5,5 millions d’habitants, 76% de la population est désormais en faveur de l’adhésion, selon un sondage publié lundi, soit le triple de son niveau d’avant-guerre. Une très large majorité des 200 députés au Parlement est acquise, avec des opposants tombés autour d’une dizaine, et la plupart des partis sont désormais favorables – le parti social-démocrate de Sanna Marin doit prendre position en dernier ce samedi.

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« Regardez-vous dans le miroir »

« Adhérer à l’Otan ne serait contre personne », avait affirmé mercredi soir le président finlandais, en réponse aux mises en garde russes contre une entrée d’Helsinki dans l’alliance. Pour le chef de l’Etat finlandais, longtemps un avocat du dialogue Est-Ouest, la Russie ne peut s’en prendre qu’à elle-même de voir son voisin rejoindre l’alliance.

« Si nous adhérions (à l’Otan), ma réponse (à la Russie) serait: ‘c’est vous qui avez fait cela, regardez-vous dans le miroir’ », a affirmé Sauli Niinistö mercredi soir. La commission de la défense du Parlement finlandais avait conclu que l’Otan était « la meilleure option » pour la sécurité de la Finlande après l’invasion russe de l’Ukraine.

Soumise à une forme de neutralité forcée par Moscou durant la Guerre froide, la Finlande avait adhéré à l’Union européenne et au Partenariat pour la Paix de l’Otan après la chute de l’Union soviétique, mais était restée non membre de l’alliance.

La décision formelle sur l’adhésion doit être prise par un Conseil sur la sécurité et la politique étrangère, réunissant le chef de l’Etat, la Première ministre et plusieurs ministres.

>>Ecouter aussi l’analyse de Frédéric Encel

jfe avec afp

Accord de protection avec le Royaume-Uni

Inquiètes de la réaction de la Russie à leurs probables demandes d’adhésion à l’Otan, la Suède et la Finlande ont déjà cherché à obtenir des assurances de protection pendant les mois nécessaires à leur entrée formelle dans l’Alliance atlantique.

A l’occasion d’une visite de Boris Johnson dans les deux pays mercredi, le Royaume-Uni a ainsi signé des déclarations de protection mutuelle avec la Suède ainsi qu’avec la Finlande. Le flou demeure sur la réponse de Moscou.

« Tout ce qui est lié aux actions susceptibles de modifier, d’une manière ou d’une autre, la configuration de l’Alliance près de nos frontières, nous le suivons de la manière la plus attentive », a déclaré mercredi à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

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