Nicolas Appelt, docteur en études arabes de l’Université de Genève, nous parle du cinéma syrien, et plus particulièrement du documentaire, que la guerre civile a largement contribué à façonner. De nombreuses images filmées ont couvert, au jour le jour, la révolution de 2011 et les violences qui l’ont suivie.
Nicolas Appelt a vécu autrefois à Damas, où il a enseigné le français au Centre culturel français. L’universitaire montre comment les réalisateurs et les réalisatrices se sont trouvés confrontés d’une part, à l’urgence de témoigner, de l’autre, au besoin de prendre en compte le respect dû aux corps meurtris. Ils se sont appropriés l’espace et la mémoire de la révolte et des combats.
Il analyse également la façon dont les réalisateurs et réalisatrices ont dû s’adapter au caractère toujours changeant du conflit. Leurs œuvres témoignent d’une guerre civile trop souvent réduite à des clivages ethno-religieux.
L’entretien est réalisé par Thomas Gmür, doctorant en sciences politiques, et Nina Khamsy, doctorante en anthropologie, à l’IHEID.
Les Entretiens de la chaire Yves Oltramare « Religion et politique dans le monde contemporain » font se rencontrer des chercheurs dont les travaux éclairent cette problématique et les étudiants en master, les doctorants et les post-doctorants de l’IHEID (et au-delà). La direction scientifique des Entretiens et leur réalisation sont assurées par Nina Khamsy et Sophie Schrago, en partenariat avec le professeur Jean-François Bayart, titulaire de la Chaire.