Le chef des armées de la Serbie dépêché à la frontière avec le Kosovo — Genève Vision, un nouveau point de vue

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« Les tâches que l’armée serbe a obtenues (…) sont précises, claires et seront entièrement mises en oeuvre », a déclaré le général Mojsilovic. « La situation là-bas est compliquée et complexe, et elle requiert dans la période à venir la présence de l’armée serbe le long de la ligne administrative », le terme que les autorités serbes utilisent pour désigner la frontière avec le Kosovo, a-t-il ajouté.

La Serbie ne reconnaît pas l’indépendance que son ancienne province méridionale, peuplée très majoritairement d’Albanais, a proclamée en 2008. Belgrade encourage les Serbes au Kosovo à défier les autorités locales, au moment où Pristina veut asseoir sa souveraineté sur l’ensemble du territoire.

Circulation paralysée

Plusieurs centaines de Serbes tiennent depuis le 10 décembre dans le nord du Kosovo des barrages pour protester contre l’arrestation d’un ancien policier serbe, paralysant la circulation vers deux postes frontaliers avec la Serbie.

Peu avant le départ du général Mojsilovic dans la zone frontalière, plusieurs médias serbes ont diffusé une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, dans laquelle on entend des rafales d’armes, en affirmant qu’il s’agit de « combats » survenus en début de soirée lorsque les forces kosovares ont essayé de démanteler une barricade.

Ceci a aussitôt été démenti par la police kosovare qui a affirmé sur sa page Facebook que ses membres n’avaient participé à aucun échange de tirs. Les médias à Pristina ont affirmé en revanche qu’une patrouille de la Force de maintien de la paix au Kosovo (Kfor) se trouvait dans la zone de tirs, mais qu’il n’y a pas eu de blessés, ni de dégâts.

Plaques d’immatriculation

De son côté, le ministre kosovar de l’Intérieur, Xhelal Svecla, a affirmé que la patrouille de la Kfor avait été attaquée. La Kfor, qui a renforcé ces derniers temps sa présence dans le nord, n’a pas communiqué sur l’incident.

Début novembre, des centaines de policiers serbes intégrés à la police kosovare, ainsi que des juges, procureurs et autres fonctionnaires ont quitté leur poste en masse, pour protester contre une décision controversée, et désormais suspendue du gouvernement de Pristina, d’interdire aux Serbes qui vivent au Kosovo d’utiliser des plaques d’immatriculation délivrées par la Serbie.

ats/ami