L'ambassadeur de Suisse recadre une eurodéputée française pour ses propos „inacceptables” — Genève Vision, un nouveau point de vue

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« Mais la tonalité de ses propos est pour le moins désobligeante. Cette phrase est très gênante. Cela appelait une réaction », a-t-il ajouté. « Ces propos sont inacceptables ».

De retour de Kiev, Nathalie Loiseau (LREM) a déclaré à l’hebdomadaire Le Point: « face à Moscou, l’Europe ne doit pas être une grosse Suisse molle », avant de tweeter le lien de l’article. A noter que le tweet a finalement disparu du compte de l’eurodéputée samedi vers 20h. Dans la foulée, elle a publié un nouveau message et a choisi de mettre en cause le titre de l’article cité, sans revenir sur ses propos. Elle conclut par « Vive la Suisse ».

Je n’aime pas le titre de cet article. Je ne l’ai bien sûr pas choisi et je le regrette, car il ne rend pas justice à l’essentiel du propos ,mon inquiétude sur situation de l’Ukraine et la nécessité que l’Europe se montre ferme. Et sinon, vive la Suisse. https://t.co/4kHAqIhP23

— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) February 5, 2022

Son expression avait toutefois été abondamment commentée et critiquée sur les réseaux auparavant, suscitant des milliers de réactions.

Grosse Suisse molle.
Faut être déconnectée du réel pour insulter un pays frontalier 10 fois mieux géré que la France où vont travailler tous les jours des centaines de milliers de Français qui seraient sinon au chômage en France à cause de politiciens comme elle. 🇨🇭 pic.twitter.com/lnL1dGu18p

— Olivier Marteau (@MarteauOlivier) February 4, 2022

Réaction équilibrée

L’ambassadeur a de son côté dans un premier temps sobrement répondu sur le compte Twitter de l’ambassade. « Merci d’évoquer la #Suisse. Depuis des décennies, nous oeuvrons pour la paix et la sécurité, en Europe et dans le monde. Avec discrétion et détermination, aux côtés de nos partenaires, comme la France et l’UE, et dans les enceintes multilatérales ».

Merci d’évoquer la #Suisse. Depuis des décennies, nous œuvrons pour la paix et la sécurité, en Europe et dans le monde. Avec discrétion et détermination, aux côtés de nos partenaires, comme la France et l’UE, et dans les enceintes multilatérales.

— Ambassade de Suisse en France (@AmbSuisseParis) February 5, 2022

Roberto Balzaretti, ex-secrétaire d’Etat aux affaires européennes, a précisé à l’AFP ne pas vouloir gonfler la polémique, revendiquant une « réaction équilibrée » et affirmant être « tout à fait prêt à discuter » avec Nathalie Loiseau sur la façon de gérer la crise entre les Occidentaux et la Russie.

« Sur le fond, il n’y a pas de différence entre la politique française et la politique suisse sur ce sujet », a-t-il ajouté. « Les moyens des uns et des autres sont différents ».

Les Occidentaux accusent Moscou depuis fin 2021 d’avoir massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l’Ukraine en vue d’une potentielle invasion, ce que la Russie dément, affirmant vouloir seulement garantir sa sécurité.

ats/cab