La Suisse officiellement élue au Conseil de sécurité de l'ONU pour 2023-2024 — Genève Vision, un nouveau point de vue

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L’élection au Conseil de sécurité représente « un jour très important pour la Suisse », s’est félicité le président de la Confédération Ignazio Cassis. « Vingt ans après notre entrée à l’ONU, nous voulons faire partie de la solution avec notre tradition humanitaire ». « Nous croyons que nous pouvons apporter une contribution », a ajouté le Tessinois, en se réjouissant de faire « du bon travail ». « Faites-nous confiance », a-t-il ajouté.

« Un moment important pour notre pays », dit le président @ignaziocassis après l’élection de la Suisse au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Nous en parlons ce soir au @19h30RTS @RTSinfo pic.twitter.com/z8xN1E2GCg

— Gaspard Kühn (@gkuehn) June 9, 2022

Lors d’une conférence de presse, le chef de la diplomatie helvétique a jugé que le bon résultat de la Suisse représente un « témoignage de la confiance dans notre pays ». « C’est un résultat préparé pendant plusieurs années », a-t-il souligné.

« C’est précisément dans des périodes difficiles que des pays comme la Suisse peuvent jouer un rôle constructif et défendre le dialogue, a-t-il insisté, ne cachant pas sa « fierté ». Il s’est dit convaincu que la Suisse est prête et « à la hauteur de la tâche ».

Un moment historique pour notre pays: 20 Jahre nach dem UNO-Beitritt wird die #Schweiz 🇨🇭 in den #Sicherheitsrat gewählt 🇺🇳 Many thanks to @UN Member States for the support & trust 🙏 Insieme lavoreremo per la pace e la sicurezza 🕊 pic.twitter.com/sPgtbQu6Ir

— Ignazio Cassis (@ignaziocassis) June 9, 2022

« Un phare… pour son approche de principe de la paix »

L’élection de la Suisse a été saluée par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui y voit une « nouvelle preuve d’engagement en faveur de la paix et de la sécurité mondiales ». « La Suisse a toujours été un phare dans la communauté internationale pour son approche de principe de la paix et du multilatéralisme », a réagi son porte-parole.

Le Conseil de sécurité est l’organe le plus élevé du système onusien, mais il est en proie à de constantes tensions, bloqué depuis des années par le droit de veto des grandes puissances.

Ecouter aussi : Joseph Deiss décrypte les enjeux de l’adhésion de la Suisse au conseil de sécurité de l’ONU

Présidence en mai 2023

Dès janvier prochain, la Suisse participera comme membre non permanent aux travaux du Conseil de sécurité pour deux ans. Elle entre dans cette instance en même temps que Malte, le Mozambique, l’Equateur et le Japon. Avec notamment une présidence en mai prochain et une probable en septembre 2024 qui lui permettront de donner le ton à l’organe exécutif de l’ONU.

C’est officiel, la Suisse obtient 187 votes et accède au conseil de sécurité pour les années 2022-2023. pic.twitter.com/1C1DrNbbXZ

— Jordan Davis (@jordancdavis) June 9, 2022

La plupart du temps, Berne sera représentée par son ambassadrice à l’ONU à New York Pascale Baeriswyl. Mais des conseillers fédéraux pourront aussi siéger, notamment au moment des deux présidences suisses.

Au centre des défis internationaux

Avec cette élection, la Suisse sera dans les prochains mois au centre des défis de la communauté internationale. Début juillet, elle accueillera la conférence sur la reconstruction de l’Ukraine à Lugano (TI) à laquelle pourrait participer le président ukrainien et où des dizaines d’Etats sont conviés.

De même, elle attend toujours une réponse de la Russie à l’offre suisse de représentation des intérêts ukrainiens dans ce pays et inversément. Une proposition acceptée par l’Ukraine.

asch avec ats

Les partis satisfaits, l’UDC exceptée

Les partis sont en majorité satisfaits par la nomination de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU. Seule l’UDC fait grise mine et critique l’élection de la Suisse.

« La Suisse peut rendre un service important à la communauté internationale grâce à son expertise en matière de politique internationale et humanitaire et à son engagement en faveur du multilatéralisme », estime le Parti socialiste. Les Vert’libéraux y lisent aussi la possibilité pour la Confédération d’oeuvrer activement pour la paix.

« L’élection au Conseil de sécurité de l’ONU permet à la Suisse de renforcer son image de garante de la paix et du droit international », note le PLR. Pour l’UDC, cette élection a sonné « le glas de la neutralité suisse ». Avec ce siège, la Suisse est « définitivement partie prenante à la guerre », ajoute-t-elle.