La Suisse n'a pas signé la déclaration commune à l'ONU pour protéger les Ouïghours du Xinjiang — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Les signataires exigent un accès sans restriction à cette région via le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. Pékin rejette de son côté ces critiques et évoque un complot international visant à lui nuire.

En 2019, les autorités chinoises avaient reproché à Berne son implication dans cette démarche et avait décidé, hasard ou non, de suspendre dans la foulée le dialogue Suisse-Chine sur les droits humains.

Revoir également dans Forum les explications de Forum sur la situation au Xinjiang: Que se passe-t-il au Xinjiang? Récit de Michael Peuker

Priorité à la neutralité

Contacté par la RTS, le Département fédéral des affaires étrangères explique l’abstention de la Suisse par la volonté de préserver son rôle « d’Etat-hôte d’importants entretiens […] dont la tenue est dans l’intérêt de la communauté internationale ».

La Confédération, qui a récemment accueilli une rencontre de haut niveau entre les Etats-Unis et la Chine, entend donc désormais donner la priorité à son rôle de facilitateur entre les deux grandes puissances plutôt qu’à cette déclaration annuelle sur le Xinjiang.

Excédée par les critiques à son encontre, Pékin ne se prive pas de faire pression en coulisses sur ses différents partenaires pour atténuer les accusations à son encontre. Malgré ces efforts, la déclaration annuelle sur le Xinjiang s’est renforcée au fil des ans. De vingt-trois pays signataires en 2019, le nombre est désormais passé à 43 cette année, avec deux défections seulement: Haïti, et donc, la Suisse.

Michael Peuker/ther