La Suisse et le Ghana unis pour lutter contre les déchets électroniques — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Les deux parties estiment que les déchets électroniques ne doivent être exportés que vers des pays qui ont donné leur accord préalable à la transaction. La Suisse et le Ghana veulent collaborer sur le plan politique pour l’introduction, au niveau mondial, de cette nouvelle réglementation.

Mais il faudrait pour cela compléter une annexe à la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements de déchets dangereux, qui réglemente et définit les déchets dont l’importation doit être approuvée au préalable par les Etats concernés (lire encadré).

Les deux faces de la problématique

Sur place au Ghana, la délégation suisse n’a pas pu visiter la décharge d’Agbogbloshie, où les ferrailleurs brûlent des câbles pour récupérer les métaux. Selon les autorités locales, c’était impossible pour des questions de sécurité.

Réécouter le reportage de Tout un monde sur la décharge d’Agbogbloshie: La décharge d’Agbogbloshie au Ghana, ou « la poubelle de l’Occident », en rediffusion

Les officiels ghanéens ont préféré montrer à Simonetta Sommaruga ce que la Suisse cherche précisément à promouvoir: l’une des rares entreprises qui dispose d’un permis environnemental, baptisée Electro-Recycling.

Seul pas africain à disposer d’une infrastructure

« Nous collectons des déchets électroniques, des produits en fin de vie ici dans les campagnes et nous en faisons de nouveaux produits. Ce que nous ne pouvons pas utiliser, nous le détruisons ou l’envoyons vers l’Allemagne, Singapour ou la Chine pour qu’ils le recyclent. En Afrique de l’Ouest, tout ce qui se fait dans ce domaine est informel, nous sommes les seuls au Ghana qui avons une vraie infrastructure », a détaillé le directeur de la firme Daniel Awuley Nartey jeudi dans le 12h30 de la RTS.

Table ronde ministérielle au menu ce matin pour @s_sommaruga, arrivée hier soir à Accra. Le gouvernement #Suisse espère réaliser des projets de compensation #CO2 dès l’an prochain au #Ghana. 🇬🇭🇨🇭#AccorddeParis @RTSinfo pic.twitter.com/19wP95Dn6j

— Etienne Kocher (@kocher_et) July 7, 2021

Pollution, précarité et recyclage informel valent pourtant aux autorités locales les critiques régulières des ONG. Mais le ministère ghanéen de l’Environnement rejette ces remarques en pointant du doigt les responsabilités des autres continents, qui inondent l’Afrique de produits d’occasion.

Nécessité de contrôler tous les déchets

« Les pays en développement sont devenus des décharges pour les déchets de l’Europe et d’autres pays développés comme les Etats-Unis. Nous devons rendre obligatoire le contrôle de tous ces déchets, c’est ce que la Suisse et le Ghana proposent », souligne le docteur Sam Adu-Kumi, directeur du Centre de contrôle et de gestion des produits chimiques de l’Agence de protection de l’environnement au Ghana,

Cette proposition devrait être discutée d’ici la fin du mois de juillet, lors de la prochaine réunion de la Convention de Bâle.

ther/oang avec Etienne Kocher et l’ats