La Suisse coopère avec l'Islande pour capter du CO2 et l'enterrer — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Les deux entités lanceront bientôt leur première installation commune. Dans une déclaration d’intention signée le 20 juillet, les gouvernements suisse et islandais s’engagent quant à eux à encadrer et soutenir ces nouvelles technologies dites d’émissions négatives.

Nécessaire pour atteindre la neutralité carbone

Interrogé dans La Matinale, le professeur d’économie de l’environnement à l’EPFL Philippe Thalmann considère ces technologies comme incontournables pour atteindre l’objectif du Conseil fédéral de zéro émissions net d’ici 2050.

« On va continuer d’émettre des gaz à effets de serre. Principalement dans l’agriculture, dans l’élevage, peut-être dans l’aviation, des endroits où c’est difficile de les éliminer. Mais en contrepartie, on va retirer du CO2 de l’atmosphère. »

Exporter du CO2 en Islande

Le sous-sol suisse, contrairement au basalte islandais, ne permet pas un bon stockage. Dès lors, la stratégie est d’investir là-bas et de se faire créditer le résultat. La Confédération envisage même à moyen terme d’exporter en Islande du CO2 capté en suisse.

Pour Philippe Thalmann, ces techniques ne dispensent toutefois pas la Suisse de réduire ses émissions: « C’est une mesure qui est vraiment complémentaire à tout le reste, ça vient en dernier. Il ne faut pas se dire qu’on peut dès lors continuer à émettre des gaz à effet de serre, que ce n’est pas grave et qu’on assainira. »

Ces questions d’assainissement à long terme doivent justement être régulées lors de la prochaine conférence internationale sur le climat (COP26) à Glasgow en novembre.

Etienne Kocher/asch