La Suisse attend „des actes” des talibans après les promesses — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Opposé aux talibans, l’ambassadeur afghan à l’ONU à Genève Nasir Andisha avait demandé à la Suisse de ne pas voir les recevoir. Il a dénoncé leurs violations à de nombreuses reprises devant le Conseil des droits de l’homme.

« Faire passer des messages »

Cette rencontre n’était « ni une légitimation, ni une reconnaissance » des talibans mais « une occasion de faire passer des messages », selon Raphael Nägeli, qui relève le besoin de parler aux autorités autoproclamées. « Nous avons clairement exprimé nos attentes sur les droits humains, le droit international humanitaire et la protection de la population civile. »

La Suisse est écoutée sur ces questions, selon l’ambassadeur. « Nous sommes profondément préoccupés par les informations d’enlèvement et de représailles envers des personnes associées à l’ancien gouvernement », a estimé l’ambassadeur. « De même que par les violences contre les activistes des droits humains, contre les femmes et contre les intellectuels. »

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Pas de dialogue plus structuré

Après la rencontre de jeudi, la première à un tel niveau, il n’est pas question de lancer un dialogue plus structuré ni dans un format plus important. Si les deux parties vont rester en contact pour approfondir certaines questions, aucune réunion n’est planifiée, insiste Raphael Nägeli.

Les talibans ont réitéré leur promesse d’autoriser les filles à recevoir une éducation publique dès mars prochain. « Nous attendons d’eux qu’ils tiennent » celle-ci, affirme l’ambassadeur. « Nous les jugerons sur leurs actes et pas sur leurs paroles. »

De même, l’offre talibane d’une éventuelle réouverture du bureau de coopération de Kaboul avec des garanties de sécurité ne sera pas acceptée pour le moment. « Tout dépendra du développement de notre action sur place et de notre évaluation de la sécurité. Il est trop tôt, il n’y a pas de plan imminent », selon l’ambassadeur.

ats/asch