La tension est encore montée d’un cran lundi entre le Kosovo et la Serbie après la décision de Belgrade de déployer quatre véhicules blindés près de la frontière avec son ex-province. Des avions de chasse serbes ont également survolé la zone à plusieurs reprises.
La télévision d’Etat serbe a diffusé lundi des images de ces blindés ainsi que d’éléments de l’armée serbe équipés d’armes automatiques, en précisant qu’ils étaient situés à deux kilomètres de la frontière avec le Kosovo. Dimanche, Belgrade avait décidé de relever le niveau d’alerte de son armée dans la zone frontalière.
Le journal horaire / 13h. / 38 sec. / 27.09.2021
Lire à ce sujet: Regain de tensions entre la Serbie et le Kosovo, sur fond de plaques d’immatriculation
A Pristina, le premier ministre albanais Edi Rama, en visite au Kosovo, a qualifié les agissements de Belgrade de « manoeuvres militaires théâtrales », se disant également convaincu que « le dialogue est la seule solution ».
JUST IN 🚨 Serbian military bring armored vehicles and fly jets near border as tensions rise between Kosovo and Serbia. Kosova’s PM Albin Kurti accused Serbia of « encouraging and supporting » attacks on the state of Kosovo.pic.twitter.com/um6VZqSAVF
— Insider Paper (@TheInsiderPaper) September 25, 2021
La Serbie accuse son voisin kosovar de « provocations » en raison du déploiement récent de ses forces spéciales près de deux postes-frontières dans le nord du Kosovo, Jarinje et Brnjak.
Ce déploiement des troupes, qui a provoqué la colère des Serbes, a suivi la décision du gouvernement kosovar d’interdire l’entrée sur son territoire de véhicules munis de plaques d’immatriculation serbes et de les remplacer par des plaques temporaires kosovares, une « mesure de réciprocité » selon Pristina puisque la Serbie agit de la même manière.
Depuis, des centaines de Serbes protestent contre cette décision et bloquent avec des camions le trafic sur les routes menant vers ces deux postes-frontières
Les passages frontaliers entre la Serbie et le Kosovo, territoire de 1,8 million d’habitants peuplé à majorité d’Albanais, sont désignés comme « passages administratifs » par Belgrade, qui ne reconnaît pas l’indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province. La population serbe est majoritaire dans le nord du pays et refuse l’autorité du gouvernement kosovar.
ats/vic
L’Otan accroît ses patrouilles
La force de l’Otan a annoncé avoir intensifié ses patrouilles au Kosovo après cette flambée des tensions, rappelant que sa mission était d’assurer la sécurité et la liberté de mouvement.
Depuis plusieurs jours, des survols d’hélicoptères de la KFOR dans la région frontalière sont réguliers.
La communauté internationale, Union européenne en tête, a elle appelé à la « désescalade » et au « dialogue » face à ce nouvel accès de fièvre entre le Kosovo et la Serbie qui n’a jamais reconnu l’indépendance que le territoire à grande majorité albanaise a déclarée en 2008.