La pollution de l'air encore responsable de 1200 décès de jeunes en Europe — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Selon ce rapport, même si le nombre d’enfants ou d’adolescents directement touchés reste « relativement faible » par rapport à l’ensemble de la population, la pollution de l’air est le principal risque environnemental pour la santé des mineurs et ampute leur espérance de vie.

Même si la tendance est à l’amélioration ces dernières années, elle augmente toujours « significativement le risque de maladie » au cours de la vie des moins de 18 ans.

Selon un autre rapport de l’AEE publié en novembre, au moins 238’000 personnes (tous âges confondus) sont mortes prématurément en 2020 en Europe à cause de la pollution de l’air dans les pays observés, soit l’UE, la Turquie, la Norvège, l’Islande, ainsi que la Suisse et le Liechtenstein.

Nette amélioration depuis 30 ans

La pollution de l’air la plus grave vient d’abord des particules fines, qui pénètrent profondément dans les poumons. Suivent le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3), selon les agences sanitaires.

Au début des années 1990, les particules fines provoquaient près d’un million de décès prématurés dans les 27 pays de l’UE. En 2005, 431’000 personnes en mouraient encore, selon les données de l’agence.

La situation européenne reste toutefois globalement meilleure qu’ailleurs sur la planète. D’après l’OMS, la pollution de l’air est à l’origine de sept millions de morts prématurées par an dans le monde, un bilan proche de celui causé par le tabagisme ou la mauvaise alimentation.

Plusieurs centaines de milliers de ces décès concernent les moins de 15 ans.

Les jeunes plus exposés

Les effets de la pollution de l’air commencent dès avant la naissance, l’exposition maternelle à la pollution atmosphérique « étant liée à des poids faibles à la naissance et à des naissances prématurées », rappelle l’agence environnementale.

Après la naissance, la pollution ambiante augmente le risque de plusieurs problèmes de santé, dont l’asthme, qui touche 9% des enfants et adolescents en Europe, ou l’insuffisance et les infections respiratoires, souligne également l’agence. Ces effets sont aggravés par le fait que les enfants sont physiquement plus actifs que les adultes et que leur petite taille les rapproche de la pollution, notamment des gaz d’échappement.

L’agence recommande de se focaliser sur la qualité de l’air aux abords des écoles et des crèches, ainsi que des installations sportives et des transports en commun.

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ats/jop

Population différemment exposée

« Le niveau de plusieurs des principaux polluants de l’air persiste à rester au-dessus des recommandations de l’OMS, notamment dans le centre et l’est de l’Europe ainsi qu’en Italie », souligne l’AEE.

La plaine du Pô en Italie, les zones proches des grandes centrales à charbon ainsi que les grandes villes du centre et de l’est du continent sont régulièrement épinglées pour la mauvaise qualité de leur air.

Tous âges confondus, 97% de la population urbaine ont été exposés en 2021 à un air non conforme aux recommandations de l’OMS, selon les données dévoilées lundi.