La France amorce la réduction de sa présence militaire au Sahel — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Soulignant que le rôle de la France n’avait jamais été de se substituer aux Etats africains pour lutter contre le terrorisme et rétablir leur souveraineté, Emmanuel Macron a indiqué que des discussions auraient lieu dans les prochaines semaines pour fixer le « nouveau cadre » de l’intervention au Sahel.

« La forme de notre présence […] n’est plus adaptée à la réalité des combats », a constaté le président.

Collaboration internationale

Des consultations à ce sujet vont être menées d’ici la fin du mois de juin avec les Etats-Unis et les partenaires européens de la France, ainsi qu’avec les pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso et Mauritanie).

Le nouveau modèle devrait notamment s’appuyer sur la « task force » Takuba, devenue opérationnelle en début d’année et constituée de forces spéciales européennes qui accompagnent les armées malienne et nigérienne au combat.

Paris déploie actuellement quelque 5100 soldats contre les djihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda, pour soutenir les armées affaiblies des Etats du Sahel qui peinent à les combattre seules.

Lutte antiterroriste poursuivie

Emmanuel Macron a précisé que « plusieurs centaines de soldats » français resteraient déployés au Sahel dans ce cadre, invitant les partenaires occidentaux de la France, dont les Etats-Unis, à y contribuer.

Le président a assuré que cette évolution n’était pas directement liée au récent coup d’Etat au Mali mais il a jugé que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait commis une « erreur » et établi une « mauvaise jurisprudence » en reconnaissant le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, en tant que président par intérim.

La France avait annoncé le 3 juin qu’elle suspendait à titre conservatoire ses opérations militaires conjointes avec les forces maliennes du fait de la situation dans ce pays.

Relire: Le colonel Assimi Goïta intronisé président du Mali en attendant des élections

Emmanuel Macron a souhaité jeudi que cette coopération puisse reprendre le plus rapidement possible, à condition que les autorités maliennes apportent des réponses satisfaisantes en matière de transition démocratique, mais aussi d’éventuelles négociations avec les djihadistes.

agences/iar