La fonte des glaciers bat des records autour du globe et en Suisse — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Le rapport confirme que la température moyenne de la planète en 2022 était supérieure de 1,15 degré à celle de l’époque préindustrielle (1850-1900) et que les huit dernières années ont été les plus chaudes observées, malgré un refroidissement causé par le phénomène climatique La Niña trois années de suite.

Selon l’OMM, « la glace de mer de l’Antarctique a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré et la fonte de certains glaciers européens a littéralement dépassé les records ».

De la glace flottante et un iceberg de l’île Stonington, en Antarctique, le 8 mars 2019. Dans cette mer, la glace a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré. [Ric Tapia/AP – Keystone]

Un drame en Suisse

Les glaciers de référence ont connu une perte beaucoup plus importante que la moyenne des dix dernières années. La perte d’épaisseur cumulée des glaciers depuis 1970 s’élève à près de 30 mètres.

Les Alpes européennes ont battu des records de fonte des glaciers en raison d’une combinaison de faible enneigement hivernal, de l’arrivée de poussière saharienne en mars 2022 et de vagues de chaleur entre mai et début septembre.

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La situation des glaciers suisses est particulièrement dramatique. Ils ont perdu 6% de leur volume de glace entre 2021 et 2022, contre un tiers entre 2001 et 2022. Pour la première fois, aucune neige n’a survécu à la saison de fonte estivale, même sur les sites de mesure les plus élevés. Il n’y a donc pas eu d’accumulation de glace fraîche.

Revoir le sujet du 19h30 sur la fonte des glaciers suisses

D’autres problèmes encore

Le niveau de la mer et la chaleur des océans ont atteint aussi des niveaux record. La sécheresse, les inondations et les vagues de chaleur touchent de vastes régions du monde et les coûts qui leur sont associés ne cessent d’augmenter.

« Les émissions de gaz à effet de serre ne cessent de croître, le climat continue de changer et les populations du monde entier sont toujours durement touchées par les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes », alerte Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM.

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Lors d’une conférence de presse, il a souligné que « cette tendance négative des conditions météorologiques et de tous ces paramètres risquait de se poursuivre jusque dans les années 2060, indépendamment de notre réussite en matière d’atténuation du changement climatique ».

« Nous avons déjà émis une telle quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère qu’il faudra plusieurs décennies pour mettre fin à cette tendance négative. La partie est déjà perdue pour la fonte des glaciers et pour l’élévation du niveau de la mer, c’est donc une mauvaise nouvelle », a-t-il affirmé.

Lueurs d’espoir
Mais il y a malgré tout des lueurs d’espoir. Les énergies vertes deviennent moins chères que les combustibles fossiles, selon Petteri Taalas. Il souligne aussi que la planète ne se dirige plus vers un réchauffement de 3 à 5 degrés comme prévu en 2014, mais plutôt vers un réchauffement de 2,5 à 3 degrés.

« Dans le meilleur des cas, nous pourrions encore atteindre un réchauffement de 1,5 degré, ce qui serait ce qu’il y a de mieux à la fois pour le bien-être de l’humanité, de la biosphère et de l’économie mondiale », a-t-il affirmé, soulignant que 32 pays avaient réduit leurs émissions de gaz à effet de serre sans que cela ne les empêche de croître sur le plan économique. Les pays ont commencé à agir, ainsi que le secteur privé, a-t-il relevé.

afp/ami