La flambée des prix devient un enjeu politique aux Etats-Unis — Genève Vision, un nouveau point de vue

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C’est une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat, car la hausse des revenus ne compense pas l’inflation généralisée. La hausse moyenne des salaires est de 4,6% aux Etats-Unis sur un an, selon les chiffres du Département du Travail. L’inflation s’affiche elle à 5,4% en septembre, par rapport au même mois l’an dernier.

Des couches ou de la nourriture

« Avant le Covid, on distribuait 200’000 couches par mois. Maintenant, on en distribue en moyenne 800’000 », explique la directrice des opérations de Greater DC Diaper Bank samedi dans le 19h30 de la RTS. Cette organisation distribue gratuitement des couches culottes aux familles de la région de Washington qui peinent à joindre les deux bouts.

Car le prix des couches, qui a bondi en deux ans, est un fardeau pour les plus modestes. « On a parlé avec des familles qui doivent choisir entre nourrir leurs enfants ou leur changer les couches », poursuit Rebecca Kolowé.

Effet de rattrapage sur les loyers

Le pouvoir d’achat des ménages américains est sous pression, et tout particulièrement celui des locataires. Après une baisse en 2020 en raison du confinement et des pertes d’emplois, les loyers sont remontés de 16% depuis janvier, selon les chiffres du site Apartment List.

« Il y a un effet rattrapage qui reflète un retour au niveau d’avant la pandémie et la croissance retrouvée », souligne le chef économiste de la National Association of Realtors, Lawrence Yun.

L’enjeu des élections de mi-mandat
L’inflation est-elle simplement un phénomène de court terme provoqué par un rattrapage des prix ou risque-t-elle de s’installer durablement? Le débat agite en ce moment les économistes, mais il gagne aussi la sphère politique.

Seuls 40% des Américains approuvent la politique économique de Joe Biden, d’après un récent sondage de CNBC. L’inflation talonne le Covid-19 dans les préoccupations des sondés.

Et si la flambée des prix se prolonge, elle risque de poser de sérieux problèmes aux démocrates lors des élections de mi-mandat pour le Congrès l’an prochain.

Gaspard Kühn/oang