La disparition des symboles suisses sur le chocolat Toblerone dope la compétition — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Le lancement du chocolat britannique en 2017 avait fâché Toblerone, qui avait attaqué en justice son concurrent et l’avait alors forcé à changer son apparence.

Mais les barres chocolatées Toblerone, conçues jusqu’ici à Berne, sont sur le point de ne plus être produites exclusivement en Suisse, mais aussi en Slovaquie. Le géant américain Mondelez, qui possède la marque plus que centenaire, l’avait confirmé l’an dernier. Avec à la clé la perte du label « Swissness », qui permettait au Toblerone d’arborer la drapeau suisse et le Cervin sur ses emballages.

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Des prix moins chers

Twin Peaks compte désormais se servir de la perte de ce label pour gagner des parts de marché. « Nous pensons que nous pouvons exploiter cette opportunité au maximum, tant au Royaume-Uni qu’à l’étranger », confirme Derek Nixon, directeur général de Walkers Chocolates, entreprise propriétaire de la marque Twin Peaks, lundi dans le 19h30 de la RTS.

Des barres de chocolat de la marque Twin Peaks. [Jakub Porzycki / NurPhoto – AFP]

L’objectif de la marque britannique est de radicalement augmenter le nombre de pays dans lesquels Twin Peaks est vendu et multiplier les variétés du chocolat. Avec des saveurs au bonbon, à la barbe à papa ou des colorants dorés, Twin Peaks est prêt à tout pour rattraper son grand concurrent.

Pour Jennifer Earle, consultante qui a goûté à l’aveugle différents produits de la marque britannique, la qualité du chocolat « n’est pas incroyable ». Selon elle, Twin Peaks peut surtout rivaliser avec Toblerone sur les prix, la barre de chocolat britannique étant presque deux fois moins chère que son équivalent suisse.

« Avoir une version moins chère de quelque chose que les gens connaissent et adorent déjà va toujours permettre de gagner des parts de marché. Twin Peaks va clairement réussir à vendre son chocolat », avance encore Jennifer Earle.

Une clientèle peu concernée?

Le nouvel emballage Toblerone, sans drapeau suisse ni Cervin, ne semble toutefois pas réellement déranger les consommateurs et consommatrices. « Je n’arrive pas à voir la différence. On dirait la même chose, il y a une montagne dessus », rapporte une cliente. « Je ne savais pas que c’était du chocolat suisse. Je sais juste que c’est bon », commente un autre client.

La guerre du Toblerone est donc déclarée, mais l’emblème helvétique a encore quelques cartes à jouer.

Sujet TV: Clément Bürge

Adaptation web: iar