Après une semaine de discussions en Suisse à l’instigation de l’organisation humanitaire L’Appel de Genève, la délégation talibane rentre samedi en Afghanistan. Elle a signé une déclaration conjointe dans laquelle les talibans s’engagent notamment à protéger les travailleurs humanitaires et favoriser l’éducation.
La diaspora afghane, et en particulier les femmes, s’est indignée contre cette rencontre. Mais l’Appel de Genève tient à rappeler son soutien aux femmes afghanes. Cette déclaration a justement pour objectif de les protéger, souligne Alain Délétroz, directeur de l’ONG.
Le 12h30 / 1 min. / 12.02.2022
« Le mouvement taliban est reconnu pour être assez dur à la négociation », insiste Alain Délétroz, « mais il est aussi reconnu pour mettre en oeuvre ce qu’il signe. » Et de détailler: « Ils se sont engagés avec nous et par écrit à soutenir le système de la santé, à assurer que tous les employés du système de santé en Afghanistan puissent travailler librement, y compris les femmes. »
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Le directeur de l’Appel de Genève rappelle que 70 à 80% du personnel du système de santé en Afghanistan est composé de femmes. « Nous avons énormément de compréhension et de compassion pour ce qu’elles ont vécu, pour leurs souffrances », ajoute Alain Délétroz.
Revenant sur les banderoles « assez agressives contre l’Appel de Genève », affichées vendredi sur la Place des Nations à Genève, le directeur de l’ONG souhaite rappeler « qu’il ne faut pas se tromper de cible »: « La protection des femmes et des enfants est l’une des deux thématiques les plus importantes que l’Appel de Genève mène dans tous les conflits où nous sommes actifs. »
Propos recueillis par Karin Jorio/ebz