Le Biélorussie et la Pologne sont tous deux coupables de « graves violations des droits de l’Homme » à l’encontre des migrants et des demandeurs d’asile à la frontière entre les deux pays, a déclaré mercredi l’ONG Human Rights Watch.
Selon son rapport, les deux gouvernements « ont l’obligation d’empêcher de nouveaux décès, en assurant un accès humanitaire régulier aux personnes bloquées dans la zone frontalière ».
La Matinale / 6h. / 1 min. / 24.11.2021
Les chercheurs de HRW indiquent avoir eu des entretiens approfondis avec 19 personnes dont les récits ont révélé que certaines d’entre elles « avaient été repoussées, parfois violemment, par des gardes-frontières polonais ».
HRW souligne que ces refoulements « violent le droit d’asile prévu par la législation européenne » et exhorte l’UE à « commencer à faire preuve de solidarité avec les victimes à la frontière des deux côtés, qui souffrent et qui meurent ».
En Biélorussie, souligne l’ONG, « la violence, des traitements inhumains et dégradants, ainsi que la pression exercée par les gardes-frontières étaient monnaie courante ».
Ces traitements ont pu « dans certains cas constituer des actes de torture, en violation des obligations juridiques internationales de la Biélorussie ».
« Alors que la Biélorussie a monté cette situation sans se soucier des conséquences humaines, la Pologne partage la responsabilité de la souffrance aiguë dans la zone frontalière », a déclaré Lydia Gall, experte pour l’Europe et l’Asie centrale à HRW, dans un communiqué.
Le rapport signale que trois personnes ont accusé les gardes-frontières polonais d’avoir séparé leurs familles, y compris les parents des enfants, en emmenant à l’hôpital ceux qui avaient besoin de soins médicaux mais en renvoyant les autres en Biélorussie.
Lydia Gall a exhorté Minsk et Varsovie à « mettre fin aux refoulements ping-pong et à permettre aux observateurs indépendants, notamment aux journalistes et aux défenseurs des droits de l’Homme, d’accéder aux zones frontalières actuellement soumises à des restrictions ».
Les groupes d’aide estiment qu’au moins 11 personnes sont mortes des deux côtés de la frontière depuis le début de la crise cet été.
afp/ther