La Biélorussie aurait arrêté un militant après avoir intercepté son avion — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Selon les autorités, l’avion a dévié de sa trajectoire à cause d’une « alerte à la bombe ». Nexta a affirmé que l’atterrissage d’urgence avait été suscité par une « bagarre » déclenchée par des agents des services de sécurité biélorusses, présents à bord et qui affirmaient qu’un engin explosif se trouvait dans l’appareil.

Ordre personnel de Loukachenko

L’aéroport de Minsk, cité par l’agence de presse officielle Belta, a affirmé que l’alerte à la bombe s’était révélée « erronée » après une fouille du Boeing.

Le président Alexandre Loukachenko a quant à lui donné l’ordre personnellement à un avion de chasse MiG-29 d’intercepter l’avion après cette alerte, a dit son service de presse.

Cette arrestation a été immédiatement condamnée par la figure de l’opposition biélorusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa. Sur Twitter, elle a assuré que le régime avait « forcé » à l’atterrissage l’avion de Roman Protassevitch qui, selon elle, « encourt la peine de mort au Biélorussie ».

« Acte abject » selon le président lituanien

Le président lituanien a lui qualifié dimanche d’ »acte abject » l’arrestation de Roman Protassevitch, qui bénéfice du statut de réfugié en Lituanie.

« Un événement sans précédent ! Un avion de passagers civil volant vers Vilnius (la capitale de la Lituanie, ndlr) a été contraint d’atterrir à #Minsk, » a écrit le président Gitanas Nauseda sur Twitter, avant d’ajouter: « il (l’opposant Roman Protassevitch, ndlr) a été arrêté, le régime est derrière cet acte abject ».

Le média Nexta a joué un rôle clé dans le mouvement de contestation qui avait rassemblé pendant l’été et l’automne derniers des dizaines de milliers de personnes dans la capitale Minsk et d’autres villes, une mobilisation énorme pour un pays d’à peine 9,5 millions d’habitants.

Mais la protestation s’est progressivement essoufflée face à des arrestations massives, des violences policières ayant fait au moins quatre morts, un harcèlement judiciaire permanent et de lourdes peines de prison infligées à des militants et à des journalistes.

asch avec afp