Jugeant la situation „hors de contrôle” à Ottawa, le maire déclare l'état d'urgence — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Le maire Jim Watson a annoncé dans l’après-midi avoir déclaré l’état d’urgence à Ottawa « en raison de la manifestation en cours ». Cette déclaration « reflète le grave danger ainsi que la menace à la sûreté et la sécurité des résidents posés par les manifestations continues et souligne le besoin de soutien de la part d’autres administrations et ordres de gouvernement », indique la mairie dans un communiqué.

Reprendre notre ville

Une telle mesure « offre également une plus grande souplesse au sein de l’administration municipale pour permettre à la ville d’Ottawa de gérer la continuité des activités en vue d’assurer des services essentiels  » aux résidents, précise-t-elle.

Plus tôt dans la journée, le maire avait jugé « la situation complètement hors de contrôle, car ce sont les protestataires qui font la loi ». Nous sommes en train de perdre la bataille, nous devons reprendre notre ville », avait-il martelé, jugeant « inacceptable » le comportement des protestataires qui obstruent les rues du centre ville et actionnent sans relâche les klaxons de leurs poids lourds.

Mesures vigoureuses

La police d’Ottawa, critiquée pour n’avoir pas su prévenir la paralysie du centre de la capitale, a de son côté annoncé son intention d’empêcher le ravitaillement des protestataires, en carburant notamment. « Toute personne qui tenterait d’apporter un soutien matériel aux manifestants risque d’être arrêtée. Cette mesure est désormais en vigueur », a-t-elle averti dans un tweet.

Quelque 450 contraventions ont été distribuées depuis samedi matin, notamment pour bruit excessif ou usage de feux d’artifice, a indiqué la police, précisant que des manifestants avaient eu pendant la nuit des comportements perturbateurs ou illégaux qui présentaient des risques pour la sécurité publique ou augmentaient la « détresse » des habitants de la ville. La police doit recevoir sous peu le renfort de quelque 250 membres de la gendarmerie royale du Canada, un corps de police fédérale.

agences/br

Des convois du même type en Suisse et en Europe

Ce mouvement a inspiré des convois du même type en Europe et en Suisse, avec des initiatives lancées sur les réseaux sociaux: les volontaires, même en voiture et pas forcément en camion, étaient invités à rallier un cortège et à rouler à 80 km sur l’autoroute pour bloquer le trafic.

En Suisse, plusieurs cortèges ont été lancés à la mi-journée et ont pris la direction de Berne. Mais le mouvement a été très peu suivi, a constaté la RTS: 15 à 20 camionnettes ou minibus à Lausanne ou Genève, à peine 50 à Berne.

Dans la capitale, la Place fédérale avait été bouclée préventivement, mais la police n’a fait état d’aucun problème. Certains participants à la manifestation ont garé leur voiture à leur arrivée à Berne et se sont rendus à pied sur la Place fédérale où un petit groupe s’est rassemblé autour de deux drapeaux suisses. Vers 17h00, ils étaient plus d’une centaine

En France, des convois doivent partir mercredi de plusieurs grandes villes pour rallier Paris vendredi et tous les Européens sont appelés à converger lundi prochain vers Bruxelles.