Deux grands syndicats ont appelé à débrayer jeudi en Italie, pour protester contre la politique économique du gouvernement de Mario Draghi. Mais la mobilisation, en pleine recrudescence de la pandémie de coronavirus, soulève le débat jusqu’au sein des faîtières de travailleurs et travailleuses.
L’Italie tourne au ralenti jeudi, mais l’activité économique n’est pas totalement à l’arrêt. C’est surtout dans le secteur des transports publics que l’appel à la grève a été suivi. A Rome notamment, deux chauffeurs de bus sur trois ont cessé le travail.
Le 12h30 / 1 min. / 16.12.2021
Plusieurs manifestations ont été organisées parallèlement, notamment à Milan et à Rome. Les secrétaires des deux syndicats Cgil et Uil ont réitéré leurs critiques à l’égard de la loi de finances du gouvernement. Elles visent en particulier son volet fiscal qui, selon eux, ne met pas suffisamment à contribution les plus hauts revenus.
« Il y a une épidémie sociale et salariale », ont martelé les responsables syndicaux en réponse à ceux qui considèrent que l’appel à la grève générale est inopportun en raison de la pandémie.
Les syndicats Cgil et Uil ont indiqué que cette grève générale n’était qu’une première étape. Ils estiment que le choc provoqué par la pandémie et le plan de relance, financé en partie par l’Union européenne, doivent être l’occasion de réformer en profondeur le pays et de réduire les inégalités.
Le constat est partagé par la Cisl, troisième grand syndicat italien, qui s’est cependant dissocié de l’appel à la grève générale. Il estime que la situation sanitaire et économique est très fragile et qu’il ne faut pas augmenter les tensions, déjà très fortes, dans le pays.
De son côté, le président du Conseil Mario Draghi n’a pas fermé la porte du dialogue social. Il recevra lundi prochain tous les syndicats pour parler de la réforme des retraites.
Eric Jozsef/oang