Joe Biden promet que les Etats-Unis ne se détourneront pas du Moyen-Orient — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Dans un discours prononcé à Jeddah, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, Joe Biden a promis que son pays « ne se détournerait pas » du Moyen-Orient en laissant « un vide que pourraient remplir la Chine, la Russie ou l’Iran ».

Mohammed ben Zayed et Joe Biden se sont rencontrés à Jeddah. [Evan Vucci – Keystone/AP].

Il a souligné qu’il était le premier président américain depuis les attentats du 11 septembre 2001 à se rendre au Moyen-Orient sans que l’armée américaine ne soit engagée dans une intervention militaire de grande ampleur. Il a aussi affirmé devant un parterre de dirigeants arabes que « les Etats-Unis investissaient pour construire un meilleur avenir dans la région en coopération avec vous tous ».

Une nouvelle vision basée sur le dialogue

Critiqué pour sa visite dans la monarchie du Golfe accusée de graves violations des droits humains, il a affirmé que « le futur appartiendrait aux pays (…) dont les citoyens peuvent remettre en cause et critiquer leurs dirigeants sans peur de représailles ». « Intégration, interconnection. Ce sont les thèmes sous-jacents de notre réunion » a-t-il dit.

L’administration Biden dit vouloir promouvoir une nouvelle « vision » pour le Moyen-Orient, basée sur le dialogue et la coopération économique et militaire. Avec en toile de fond les processus de normalisation entre Israël et les pays arabes.

Ce qui ne l’a pas empêché de promettre, dans une allusion transparente à Téhéran où se rend bientôt le président russe Vladimir Poutine: « Nous ne tolérerons pas qu’un pays essaie d’en dominer un autre dans la région au travers de renforcements militaires, d’incursion, et/ou de menaces. »

« Check » avec MBS

Le voyage de Joe Biden a aussi été marqué par l’image d’un président échangeant le « check » du poing avec le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), accusé par les renseignements américains d’être le commanditaire de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Kashoggi. Joe Biden avait d’ailleurs classé l’Arabie saoudite comme Etat « paria ».

 Joe Biden salue le prince héritier Mohamed ben Salmane. [Royal Court of Saudi Arabia – AFP].

Joe Biden a assuré vendredi, dans un point presse organisé à la hâte en soirée, avoir évoqué cette affaire « au tout début » de sa réunion avec le prince héritier, de fait aux commandes de la riche monarchie, assurant avoir été « on ne peut plus clair ».

Selon la chaîne saoudienne Al-Arabiya, citant un responsable saoudien, l’affaire Kashoggi a été vite abordée entre les deux hommes et le prince a admis qu’elle était « regrettable ».

L’Arabie saoudite et les Etats-Unis ont conclu 18 accords de coopération dans des domaines très variés (spatial, finance, énergie, santé), selon un communiqué de la monarchie du Golfe. Par ailleurs, Washington cherche à dessiner un chemin vers une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, qui n’ont pas de relations officielles.

Joe Biden a salué la décision « historique » de Ryad d’ouvrir son espace aérien à « tous les transporteurs », y compris israéliens, et a annoncé des progrès au sujet d’un îlot stratégique en mer Rouge, situé entre l’Arabie saoudite, l’Egypte et Israël. La Maison Blanche a fait d’autre part état d’un accord de l’Arabie saoudite pour connecter les réseaux électriques des pays du Golfe à celui de l’Irak, qui dépend grandement de l’énergie importée d’Iran, bête noire des Américains comme des Saoudiens.

afp/gma/boi