Inside Geneva: que réserve 2022 à l'Afghanistan? — Genève Vision, un nouveau point de vue

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L’Afghanistan est plongé dans une crise humanitaire profonde. L’aide étrangère a été gelée et les organisations humanitaires comblent le vide, mais elles ne peuvent pas soutenir un pays tout entier à elles seules.

Des millions d’Afghans n’ont pas été payés depuis des mois, car l’aide étrangère, qui servait à financer 75% des dépenses publiques afghanes, a été gelée à la suite de la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans en août 2021. Imogen Foulkes fait le point de la situation, des besoins et des solutions en cours et à venir avec des travailleurs humanitaires, experts de l’aide humanitaire.

«Dans les faits, on voit des filles qui sont vendues, des filles aussi jeunes que six, sept ou huit ans. On voit des enfants qui sont vendus pour le travail. J’ai déjà vu plus d’enfants souffrant de malnutrition au cours des trois ou quatre derniers mois que je n’en ai jamais vu en Afghanistan par le passé», déclare Vicki Aken, directrice du Comité international de secours pour l’Afghanistan.

«La communauté internationale peut-elle tenir 39 millions de personnes en otage du fait qu’elles ne veulent pas reconnaître les autorités actuellement en place à Kaboul et en Afghanistan», demande Dominik Stillhart, directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Suite à l’alerte de famine lancée par les Nations Unies, le CICR a commencé à payer directement les travailleurs de la santé. Mais l’aide humanitaire peut-elle à elle seule soutenir un pays tout entier ?

«Peu importe la quantité d’aide que nous fournissons, nous ne pouvons pas avoir un pays qui dépend entièrement des marchandises que nous lui apportons. C’est tout simplement impossible de livrer à cette échelle», ajoute Vicki Aken.

«Si nous voulons sauver l’Afghanistan et la population afghane, ce n’est pas seulement en donnant de l’argent aux organisations humanitaires» confirme Dominik Stillhart.

Malgré une situation inédite, des solutions doivent être trouvées et tant le CICR que le Comité international de secours ont su se montrer créatifs pour améliorer le quotidien de la population afghane.