Erdogan et Kiliçdaroglu au coude-à-coude, un second tour se profile pour la présidentielle turque — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Selon des résultats portant sur 95% des bulletins, son rival Kemal Kiliçdaroglu totalisait lui 44,9% des voix à 3h30 lundi. Le troisième homme de cette élection, Sinon Ogan, dissident du parti nationaliste MHP, serait crédité d’environ 5% des voix.

Ces résultats ouvrent la voie à un deuxième tour le 28 mai, ce qui constituerait une première pour la République turque, centenaire cette année.

Pour être déclaré vainqueur, l’un des deux candidats de tête doit obtenir une majorité de 50% des voix plus une. Dans l’attente des résultats définitifs, les deux camps se sont livrés une bataille de chiffres, enjoignant leurs observateurs respectifs à rester sur les lieux de dépouillement « jusqu’au bout ».

Taux de participation élevé

Dimanche soir, Recep Tayyip Erdogan a affirmé être « clairement en tête » de la présidentielle, mais prêt à « respecter » un second tour s’il est nécessaire. « Nous ne savons pas encore si l’élection est terminée avec ce premier tour, mais si le peuple nous emmène au second tour, nous le respecterons » a-t-il promis.

De son côté, le camp de Kemal Kiliçdaroglu a contesté les chiffres, affirmant que les résultats des bureaux de vote les plus favorables au candidat restaient bloqués dans le système de la Commission électorale. « Vous entravez la volonté de la Turquie. Mais vous ne pouvez pas empêcher ce qui va advenir, nous n’accepterons jamais le fait accompli », a-t-il prévenu.

Lundi, le candidat de l’opposition a promis la victoire de son camp au second tour. « Si notre nation demande un second tour, nous l’acceptons volontiers. Et nous allons absolument gagner ce second tour », a-t-il lancé au coeur de la nuit, depuis Ankara, entouré des représentants des six partis de sa coalition.

Fort taux de participation

A Istanbul, la mégapole de 16 millions d’habitants, les bulletins qui restent à dépouiller pourraient aider Kemal Kiliçdaroglu à réduire l’écart. A Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est du pays, Kemal Kiliçdaroglu a obtenu plus de 71% des voix sur les quatre-cinquièmes des bulletins dépouillés, selon Anadolu.

Toute la journée, les urnes se sont remplies de grosses enveloppes couleur moutarde déposées par des électeurs qui ont parfois attendu plusieurs heures devant les écoles transformées en bureaux de vote. Le taux de participation, semble-t-il proche de 90%, n’a pas été communiqué officiellement.

Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siégeront au Parlement monocaméral à Ankara.

En 2018, lors de la dernière présidentielle, le chef de l’Etat l’avait emporté au premier tour avec plus de 52,5% des voix.

Les explications d’Annabelle Durand dans le 19h30: Élections présidentielles en Turquie : les explications de la journaliste Annabelle Durand.

Taux de participation élevé

A Istanbul, la mégapole de 16 millions d’habitants, les 20% des bulletins qui restaient à dépouiller pourraient aider Kemal Kiliçdaroglu à réduire l’écart. A Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est du pays, Kemal Kiliçdaroglu a obtenu plus de 71% des voix sur les quatre-cinquièmes des bulletins dépouillés, selon Anadolu.

Toute la journée, les urnes se sont remplies de grosses enveloppes couleur moutarde déposées par des électeurs qui ont parfois attendu plusieurs heures devant les écoles transformées en bureaux de vote. Le taux de participation, semble-t-il proche de 90%, n’a pas été communiqué officiellement.

Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siégeront au Parlement monocaméral à Ankara.

Des élections sous haute surveillance: Élections présidentielles en Turquie : en raison des soupçons de fraudes qui pèsent sur le scrutin, de nombreux citoyens turcs se sont engagés à surveiller les ballots de vote.

Pas de pronostic

Recep Tayyip Erdogan a promis de respecter le verdict des urnes, surveillées par des centaines de milliers de scrutateurs des deux camps et dont il a toujours tiré sa légitimité.

Arrivé à la mi-journée dans son bureau de vote d’Üsküdar, quartier conservateur sur la rive asiatique d’Istanbul, Recep Tayyip Erdogan a souhaité « un avenir profitable au pays et à la démocratie turque », soulignant « l’enthousiasme des électeurs » en particulier dans les zones affectées par le séisme du 6 février qui a fait au moins 50’000 morts.

Apparu les traits fatigués, il n’a pas fait le moindre pronostic sur les résultats, qu’il attendra depuis Ankara, tout comme Kemal Kiliçdaroglu.

Peu auparavant, ce dernier avait été le premier des deux à déposer son bulletin à Ankara: « La démocratie nous a manqué », a déclaré le social-démocrate, tout sourire. « Vous verrez, le printemps va revenir dans ce pays, si Dieu le veut, et il durera pour toujours », a-t-il ajouté en reprenant un de ses slogans de campagne.

Les électeurs étaient polarisés entre le président islamo-conservateur Erdogan, 69 ans, et Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, à la tête du CHP, le parti laïque de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.

Ecouter Forum: Premier tour d’élection crucial en Turquie

Agences/juma/vic/mera