En visite à Lesbos, le pape appelle à mettre fin à un „naufrage de civilisation” — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Dans le camp de Mavrovouni, qui abrite encore près de 2200 demandeurs d’asile, le pape a été chaleureusement accueilli par une foule de migrants et migrantes qui s’étaient massés entre les conteneurs et les tentes du camp. Le Saint-Père a longuement salué et béni les familles présentes, parmi lesquelles de nombreux enfants. « Welcome! », « We love you », pouvait-on entendre.

Sous une tente, il a ensuite écouté les chants joyeux d’une chorale d’exilés, avant de s’attrister que la Méditerranée, « berceau de tant de civilisations » soit « désormais comme un miroir de la mort », rappelant « les images crues des petits corps gisant sur les plages ».

« Ne permettons pas que la Mare nostrum se transforme en une désolante Mare mortuum, que ce lieu de rencontre devienne le théâtre de conflits! Ne laissons pas cette mer des souvenirs devenir la mer de l’oubli », a-t-il exhorté devant la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou, le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas et le ministre grec des Migrations Notis Mitarachi.

Pour remplacer le camp de Moria

En plein vent, le camp de tentes Mavrovoun a été érigé à la hâte il y a un an, sur un ancien champ de tir de l’armée de l’île égéenne, lorsque la structure de Moria, alors la plus grande d’Europe, a été détruite par les flammes.

Quand l’île de Lesbos était la principale porte d’entrée de dizaines de milliers de migrants en Europe, François avait visité Moria en avril 2016 et avait symboliquement lancé: « Nous sommes tous des migrants ».

Lire: Le pape François repart de Lesbos avec trois familles de réfugiés syriens

Pour l’accueil des réfugiés

Leitmotiv de son pontificat, la cause des réfugiés reste cette fois encore la pierre angulaire du 35e voyage du pape.

Jorge Bergoglio, lui-même issu d’une famille de migrants italiens installés en Argentine, n’a de cesse de prôner l’accueil des milliers de « frères et soeurs », sans distinguer la religion, ni le statut de réfugié ou d’exilé économique.

afp/lan