En Biélorussie, l'opposante Maria Kolesnikova condamnée à 11 ans de prison — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Le procès des deux opposants, incarcérés depuis 11 mois, avait commencé début août et s’est tenu à huis clos, si bien que peu de détails ont filtré, d’autant que la plupart des médias indépendants, ONG et mouvement d’opposition ont subi une répression sans retenue depuis des mois.

Signe de coeur avec les mains menottées

Selon des images diffusées lundi par des comptes de la messagerie Telegram, Maria Kolesnikova, 39 ans, souriante, a fait un signe de coeur avec ses mains menottées dans la cage de verre réservées aux accusés. Ce signe était l’un des gestes de ralliement durant la contestation de 2020.

La jeune femme avait été arrêtée en septembre après avoir résisté de manière spectaculaire à une tentative des autorités de l’expulser de son propre pays. Selon ses proches, les services spéciaux biélorusses (KGB) l’ont enlevée, puis lui ont mis un sac sur la tête pour la conduire à la frontière ukrainienne.

Refusant de quitter le Bélarus, elle a sauté d’une fenêtre et a déchiré son passeport, ce qui a entraîné son incarcération. Maria Kolesnikova était l’une des trois femmes propulsées à la tête du mouvement de contestation, avec Svetlana Tikhanovskaïa, candidate à la présidentielle à la place de son mari emprisonné, et Veronika Tsepkalo. Ces deux dernières ont fui le pays, sous la pression des autorités.

Milliers d’arrestations

Le mouvement de contestation inédit en Biélorussie, qui a rassemblé des dizaines de milliers de manifestants dans les rues, était apparu en août 2020 pour protester contre la réélection jugée frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, aux manettes du pays depuis 1994.

Ce mouvement a été progressivement maté, avec des milliers d’arrestations et les exils forcés ou les emprisonnements de dirigeants politiques de la contestation, de responsables de médias et d’ONG.

ats/vajo

L’UE dénonce le « mépris flagrant » de Minsk pour les droits humains
L’Union européenne (UE) a condamné le « mépris flagrant » du Bélarus pour les droits humains, après la condamnation lundi de Maria Kolesnikova (lire ci-dessus).

Dans un communiqué, l’UE a réitéré également son appel à la libération « immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques », y compris celles de Maria Kolesnikova et de son co-accusé Maxime Znak, respectivement condamnés lundi à 11 et 10 ans de prison.

Belarus: Trials of political prisoners Marya Kaliesnikava & Maksim Znak on unfounded charges 👉continuation of regime’s blatant disrespect of human rights & fundamental freedoms. 🇪🇺deplores it & will push for accountability for continued brutal repression https://t.co/D531Iov7w1

— Peter Stano (@ExtSpoxEU) September 6, 2021