Le parti du Premier ministre arménien Nikol Pachinian a obtenu la majorité aux élections législatives anticipées de dimanche, selon les résultats complets publiés lundi par la commission électorale centrale. La formation Contrat civil est créditée de 53,9% des voix.
La formation de Nikol Pachinian arrive loin devant son principal adversaire, le bloc de l’ex-président Robert Kotcharian, qui compte 21% des suffrages, après le dépouillement de 100% des bulletins.
La Matinale / 6h. / 27 sec. / 21.06.2021
Le Premier ministre arménien avait revendiqué la victoire de son parti aux législatives dimanche. Dénonçant des fraudes, l’opposant principal Robert Kotcharian a immédiatement mis en doute les premiers résultats, faisant craindre des émeutes.
« Nous savons déjà que nous avons remporté une victoire convaincante lors des élections et nous aurons une majorité convaincante au Parlement », a affirmé Nikol Pachinian dans la nuit de dimanche à lundi. Il a invité ses partisans à se réunir lundi soir dans le centre de la capitale Erevan.
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Tandis que le décompte des voix se poursuivait, l’alliance électorale de Robert Kotcharian s’était d’ores et déjà insurgée contre des « falsifications planifiées à l’avance ». Elle avait exigé « d’étudier attentivement les fraudes supposées et signalées ».
« Tant que ces questions n’auront pas eu de réponses complètes, le bloc ne reconnaîtra pas les résultats du scrutin », a déclaré sa formation dans un communiqué.
L’ex-journaliste Pachinian, 46 ans, porté au pouvoir en 2018 par une révolution pacifique, a vu sa popularité record mise à mal la déroute d’Erevan durant la guerre contre l’Azerbaïdjan, voisin et ennemi juré, à l’automne 2020. Après six semaines de combats ayant fait plus de 6500 morts, l’Arménie a dû céder d’importants territoires qu’elle contrôlait depuis une première guerre avec Bakou dans les années 1990.
Les deux pays se disputent le Haut-Karabakh, une région séparatiste azerbaïdjanaise majoritairement peuplée d’Arméniens. Perçue comme une humiliation nationale, cette défaite a déclenché une crise en Arménie, forçant Nikol Pachinian à convoquer des législatives dans l’espoir de renforcer sa légitimité.
Nombre de ses anciens partisans l’accusent d’être un « traître » pour avoir accepté un cessez-le-feu se tournant désormais vers ses adversaires.
agences/sjaq