L’ex-président américain Donald Trump devrait être tenu pour légalement responsable de l’attaque contre le Capitole du 6 janvier 2021, a déclaré jeudi le président de la commission d’enquête parlementaire Bennie Thompson. Il a appelé à de « sévères conséquences » envers « tous les responsables de l’attaque ».
Lors d’une audition diffusée en direct, Bennie Thompson a estimé que, par ses actes, le milliardaire républicain avait « ouvert les vannes au désordre et à la corruption » et « essayé de détruire nos institutions démocratiques ».
Le Journal horaire / 5h. / 35 sec. / 22.07.2022
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Selon lui, tous les responsables de l’attaque, y compris à la Maison-Blanche, devront « répondre de leurs actes devant la justice ». « Il faudra des conséquences sévères, sinon je crains que notre démocratie ne s’en relève pas », a-t-il ajouté.
Deux membres de la commission ont ensuite présenté la journée du 6 janvier 2021 telle que vécue par Donald Trump. Ils l’ont accusé d’avoir « failli à son devoir » en ne faisant « rien » pour empêcher ses partisans de semer le chaos dans le Capitole, alors qu’il les avait lui-même convoqués à Washington le jour où les parlementaires devaient certifier la victoire de Joe Biden.
Retranché dans la salle à manger privée de la Maison-Blanche, Donald Trump a suivi l’attaque à la télévision « pendant que ses proches conseillers et les membres de sa famille le suppliaient d’intervenir », a décrit l’élue démocrate Elaine Luria. Au final, il a mis plus de trois heures avant d’appeler ses partisans à quitter les lieux, sur Twitter.
Pendant tout ce temps, il « n’a pas décroché une seule fois son téléphone pour ordonner à son administration de prêter main-forte » aux policiers débordés, avait déjà souligné l’élue républicaine Liz Cheney.
L’audition de Bennie Thompson boucle une série de présentations publiques des travaux de la commission. Cette séance était la huitième en six semaines et la deuxième diffusée en direct dans le pays. Les précédentes ont porté, entre autres, sur le rôle de l’extrême droite dans l’assaut ou sur les pressions exercées sur des agents électoraux par le clan Trump.
La « commission du 6 janvier » va ensuite se retirer du regard public pour travailler à son rapport final qui sera rendu à l’automne. Mais elle continuera de recueillir des témoignages et des documents et de nouvelles auditions auront lieu en septembre, selon Bennie Thompson.
Quelles que soient ses recommandations, la décision d’ouvrir des poursuites contre Donald Trump reviendra au ministre de la justice Merrick Garland, qui ne l’exclut pas. « Personne n’est au-dessus de la loi », a-t-il répété mercredi, alors que Donald Trump laisse ouvertement planer l’idée de se représenter à la présidentielle de 2024.
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ats/jop