Deux candidats que tout oppose au 2e tour de la présidentielle au Pérou — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Ecartelés par deux extrêmes dans lesquels ils ne se reconnaissent pas, ils sont surtout préoccupés par les chiffres alarmants de l’épidémie de coronavirus qui a déjà fait plus de 184’000 morts, faisant du pays andin le 5e le plus endeuillé au monde et le premier par rapport à son nombre d’habitants (33 millions).

Et le futur président n’aura pas les coudées franches pour gouverner. Lors des législatives organisées début avril lors du 1er tour, aucune majorité ne s’est détachée. Le parti Peru Libre de Pedro Castillo est arrivé légèrement en tête devant Fuerza Popular de Keiko Fujimori.

Des casseroles pour Keiko Fujimori

A droite, Keiko Fujimori traîne de nombreuses casseroles, et en premier lieu celles de son père Alberto Fujimori, qui a dirigé le pays entre 1990 et 2000 et installé une féroce répression. Il est aujourd’hui en prison pour crime contre l’humanité.

L’autre casserole de cette populiste, c’est la corruption: elle a déjà passé plusieurs mois en détention provisoire pour blanchiment d’argent présumé. Elle a pourtant remporté le premier tour de l’élection avec 40% des voix, le double de son rival.

Lire: Au Pérou, l’opposante Keiko Fujimori arrêtée dans le scandale Odebrecht

Une vision radicale pour Pedro Castillo

Pedro Castillo est lui issu de la province et incarne la gauche radicale. Il pourrait représenter un changement important pour le pays mais la menace de voir le pays subir le même sort que le Venezuela pourrait lui coûter des voix.

Comme premier argument de campagne, il n’a cessé de dénoncer la corruption qui perdurerait en cas d’élection de son adversaire. Il promet du changement en cas de victoire avec l’élection d’une Assemblée constituante.

Si les deux candidats ont des programmes politiques à l’extrême opposé, étatisme et nationalisations d’un côté, libre concurrence et réduction des impôts de l’autre, ils s’accordent cependant sur certaines questions de société.

Dans ce pays très catholique, tous deux sont contre l’avortement, défendent la famille traditionnelle et n’accordent pas d’importance aux droits de la communauté LGTBI.

lan avec agences