Des avions suisses pour sauver les migrants en Méditerranée — Genève Vision, un nouveau point de vue

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« Ces missions sont un vrai défi physique et émotionnel. Il faut tenir en vol pendant près de 6 à 8 heures. Nous repérons parfois des bateaux surchargés qui disparaissent avant que les secours en mer puissent intervenir », explique-t-il dimanche dans « Mise au Point ».

Avec ses collègues pilotes et les membres de l’organisation humanitaire allemande Sea Watch, ils se relaient pour garantir une présence presque quotidienne dans les airs. A chaque découverte de bateau en difficulté, les pilotes avertissent les centres de secours officiels et les navires civiles ou humanitaires qui croisent dans la zone.

Exactions constatées

Depuis le début de l’année, ils repèrent de plus en plus d’embarcations par rapport à 2020: 40’000 migrants ont déjà traversé la Méditerranée pour rejoindre l’Italie. Un nombre qui a doublé depuis l’année passée à la même période.

Depuis les airs, les avions suisses ne repèrent pas que les bateaux de migrants. Ils constatent aussi de nombreuses exactions. Début juillet, ils ont filmé des images troublantes. On y voit un navire des garde-côtes libyens qui tente de stopper un bateau de migrants par tous les moyens. Les Libyens tirent à l’arme à feu devant le bateau des migrants, puis ils semblent tenter de le percuter. Ces images interrogent sur les méthodes des garde-côtes libyens, qui sont financés par plusieurs pays européens afin de stopper le départ des migrants.

Ainsi, malgré la présence des avions suisses, la traversée de la Méditerranée reste dangereuse. Chaque année, près de 1500 personnes y perdent la vie selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Une situation qui ne décourage pas Olivier Wilmart. Grâce à son engagement volontaire, le pilote a déjà pu repérer et orienter les secours vers des dizaines de bateaux de migrants en difficulté.

François Ruchti