De retour d'Ukraine, Robert Mardini décrit une situation „catastrophique” — Genève Vision, un nouveau point de vue

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« Il reste 250’000 personnes sur les 500’000 que comptait la ville. Les habitants ont fui alors que les combats s’intensifient dans la région. Nos équipes paramédicales évacuent aussi des personnes vulnérables », indique le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge.

Plus les combats sont proches, plus la situation humanitaire se dégrade. « Il y a des villes où les sirènes se font entendre en permanence, où des tirs de mortier, des missiles, frappent des quartiers résidentiels, des hôpitaux, des écoles. »

L’accès à l’eau potable limité

A Mykolaïv, l’accès à l’eau potable reste limité depuis qu’une station de pompage située à Kherson a été endommagée. « Nous avons mis en place un système alternatif, temporaire. Nous travaillons dur pour traiter l’eau, enlever le sel et la distribuer à la population. Il faut un cessez-le-feu pour rétablir l’approvisionnement », lance le chef du CICR.

Robert Mardini explique la situation à Mykolaïv:

Today, I’m in #Mykolaiv in the south of Ukraine. People have fled and the population is half of what it was due to the fighting. Those remaining live in daily fear of bombardment and don’t have access to the most basic resources, like water.

Here’s how we’re helping⬇️🚰 pic.twitter.com/924Ru06e9K

— Robert Mardini (@RMardiniICRC) September 2, 2022

Robert Mardini rappelle que, dans les territoires occupés, la puissance occupante a la responsabilité d’assurer les besoins essentiels des populations civiles. « L’accès à ces zones où les besoins humanitaires sont les plus aigus est un défi. Le CICR est la seule organisation présente aujourd’hui dans la région de Donetsk et Lougansk. Mes collègues arrivent à soutenir des hôpitaux, distribuer de la nourriture et faire un travail vital. »

« Un incident nucléaire aurait des conséquences dévastatrices »

Le sort des habitants de la région de Zaporijjia inquiète aussi au plus haut point le Libano-Suisse. « Il faut que les combats cessent dans la centrale nucléaire et tout autour. Le moindre incident aurait des conséquences dévastatrices. Malheureusement, en cas d’accident nucléaire, aucune réponse humanitaire n’est possible », prévient Robert Mardini.

Ce dernier se déplacera prochainement en Russie. « L’objectif est d’obtenir un accès humanitaire plus régulier dans les zones sensibles. Il faut aussi que nous puissions voir tous les prisonniers de guerre et les personnes capturées pendant ce conflit. Un dialogue sur le respect du droit international humanitaire sera également mené. »

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Propos recueillis par Eric Guevara-Frey/gma