Cinquante victimes du génocide de Srebrenica inhumées 27 ans après — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Après une cérémonie de prières, les cercueils contenant les restes identifiés de 50 victimes du pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ont été inhumés, rejoignant ainsi 6671 victimes qui reposent déjà dans le cimetière du centre mémorial du génocide.

Environ 8000 hommes et adolescents musulmans de cette localité de l’est du pays avaient été tués en juillet 1995 par les forces serbes de Bosnie, un crime qualifié de génocide par la justice internationale.

Ces dernières années, découvrir des restes est devenu très rare alors que 1200 victimes sont toujours recherchées, selon l’Institut bosnien pour les personnes disparues.

Identification des corps compliquée

Le processus d’identification est d’autant plus compliqué que les victimes avaient été déterrées avec des bulldozers et déplacées vers d’autres charniers afin de dissimuler les crimes.

Des obsèques collectives sont organisées tous les 11 juillet, date de la prise de l’enclave par les forces du général serbe bosnien Ratko Mladic, condamné depuis à la perpétuité par la justice internationale.

Les restes de l’une des victimes inhumée lundi ont été retrouvés éparpillés dans trois fosses communes, selon Amor Masovic, un légiste qui a participé aux exhumations de dizaines de charniers de la région. Les dépouilles de la majorité des autres ont été découvertes dispersées dans deux fosses.

Les Pays-Bas présentent leurs « plus profondes excuses »

Présente pour la cérémonie, la ministre de la Défense Kajsa Ollongren des Pays-Bas, dont un bataillon avait été déployé pour défendre l’enclave, a présenté ses « profondes excuses » aux victimes au nom de la communauté internationale dont son pays faisait partie. Un seul camp est « à blâmer », a-t-elle cependant martelé, « l’armée des Serbes de Bosnie ».

Aujourd’hui, Ratko Mladic et Radovan Karadzic, l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie également condamné à la perpétuité, font toujours figure de « héros » pour de nombreux Serbes. On trouve des portraits de Mladic sur beaucoup de murs de la Republika Srpska, l’entité serbe du pays qui comprend aussi une fédération croato-musulmane.

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Le massacre, jugé comme un acte de génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, fut l’épisode le plus sanglant de la guerre de Bosnie de 1992-1995, qui a fait quelque 100’000 morts.

agences/doe