Aux Etats-Unis, les démocrates conservent la majorité au Sénat — Genève Vision, un nouveau point de vue

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La sortante a battu de justesse Adam Laxalt, un candidat soutenu par l’ex-président Donald Trump, selon des chaînes de télévision américaines.

Sa réélection porte à 50 sur 100 le nombre d’élus démocrates au Sénat, ce qui permet au parti de Joe Biden de garder la main sur la chambre haute du Congrès. En vertu de la Constitution, la vice-présidente Kamala Harris a en effet le pouvoir de départager les sénateurs. Les démocrates pourraient encore gagner un siège dans l’Etat de Géorgie, où un second tour sera organisé le 6 décembre.

Quelle majorité à la Chambre des représentants?

Les républicains, qui n’ont pas réalisé le raz-de-marée escompté lors de ce scrutin traditionnellement défavorable au parti au pouvoir, semblent toutefois en mesure de redevenir majoritaires à la Chambre des représentants. Ils devraient s’en servir pour lancer de nombreuses enquêtes parlementaires sur l’administration de Joe Biden, ou ses proches.

Mais sans le Sénat, ils ne pourront pas adopter de lois contraires à ses objectifs, notamment sur l’avortement ou le climat, ni bloquer ses nominations de juges, ambassadeurs et responsables gouvernementaux.

De plus, leur victoire s’annonce nettement plus courte que prévue. La chaîne NBC News projetait samedi matin une frêle majorité de cinq sièges pour les républicains avec 220 élus contre 215 pour les démocrates. Près de 20 scrutins n’ont cependant toujours pas donné leur verdict, principalement en Californie.

Fin des illusions républicaines

Portés par une forte inflation, les républicains ont longtemps cru avoir un boulevard devant eux pour reprendre les deux chambres lors de ce scrutin traditionnellement difficile pour le parti au pouvoir. Leurs résultats décevants font monter l’agitation parmi leurs élus au Congrès, augurant de possibles règlements de compte.

Dans une lettre révélée par Politico, plusieurs sénateurs trumpistes demandent de reporter le vote pour élire leur chef au Sénat prévu la semaine prochaine, semblant défier le ténor Mitch McConnell qui souhaite être reconduit à ce poste.

« Nous sommes tous déçus qu’une vague rouge (la couleur de leur parti, nldr) ne se soit pas concrétisée, et il existe plusieurs raisons à cela », écrivent-ils en souhaitant ouvrir un débat à ce sujet.

La fin des illusions républicaines pour le Sénat représente un revers pour Donald Trump, qui devrait annoncer mardi qu’il sera candidat à l’élection présidentielle, sa troisième tentative.

Victoire démocrate en Arizona

Déjà, vendredi, les démocrates l’avaient emporté en Arizona, où le sortant Mark Kelly avait battu le républicain Blake Masters, qui avait reçu le soutien appuyé de l’ex-chef d’Etat, et qui n’a toujours pas reconnu sa défaite.

Piqué par ce revers en Arizona, qui s’ajoute à d’autres échecs de ses poulains, le milliardaire républicain a de nouveau crié à la « fraude électorale » refusant d’admettre le verdict des urnes, comme il le fait depuis sa défaite à la présidentielle de 2020.

Même si son influence sur le parti républicain reste indéniable, il sort de fait fragilisé des élections de mi-mandat et semble vouloir agir vite pour couper l’herbe sous le pied de ses rivaux.

Ron DeSantis, nouvelle star à droite

Parmi eux figure le gouverneur de Floride Ron DeSantis, réélu triomphalement et nouvelle star de la droite dure. Son succès n’a pas échappé au milliardaire, qui a enchaîné cette semaine piques et moqueries contre celui qu’il surnomme « Ron-la-Morale ».

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Et, hasard du calendrier ou non, mardi sera aussi le jour de la sortie des mémoires d’un autre concurrent possible de Donald Trump, son ancien vice-président Mike Pence.

ats/ami