Aung San Suu Kyi condamnée à cinq ans de prison supplémentaires — Genève Vision, un nouveau point de vue

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En bonne santé d’après une source proche du dossier interrogée en début de semaine, l’ex-dirigeante est détenue depuis le coup d’Etat militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie.

Elle est visée par une multitude d’infractions (violation d’une loi sur les secrets d’Etat datant de l’époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption…) et risque au total des décennies de prison.

La prix Nobel purge le début de sa peine en résidence surveillée, dans le lieu où elle est tenue au secret depuis plus d’un an et où elle doit rester le temps de son procès. Ce dernier se tient à huis clos, ses avocats ayant interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.

Procédé dénoncé

De nombreux observateurs dénoncent cette procédure uniquement motivée, selon eux, par des considérations politiques: exclure définitivement Aung San Suu Kyi, fille du héros de l’indépendance et grande gagnante des élections de 2015 et de 2020, de l’arène politique.

Plusieurs proches de la prix Nobel ont déjà été condamnés à de lourdes peines: la peine capitale pour un ex-parlementaire, 75 ans de prison pour un ancien ministre, 20 ans pour un de ses collaborateurs. D’autres se sont exilés ou sont entrés en clandestinité. Aung San Suu Kyi a passé près de quinze ans en résidence surveillée sous les précédentes dictatures militaires.

Le coup d’Etat de février 2021 a fait plonger le pays dans le chaos. Près de 1800 civils ont été tués par les forces de sécurité et plus de 13’000 arrêtés, d’après un observateur local. Des milices ont pris les armes contre la junte dans plusieurs régions de Birmanie.

ats/jfe